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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 13:47

Vu sur Slate

 

Glou glou glou glou glou... Rien n'y fait, le marché de la musique enregistrée coule toujours vers les abysses de l'économie en crise. En France, il a perdu 7,8% entre les neuf premiers mois de 2011 et la même période de 2012, d'après le dernier rapport du Snep.

 

Le CD se fait rare sur les étagères murales. Le DVD musical aussi. Quant au bon vieux CD-2 titres, le fossoyeur se tient près de la tombe qu'il vient de lui creuser.

 

Mais comme dans la vraie vie, quand un homme se noie, malgré la panique, son regard et ses bras se dirigent toujours vers sa bouée Snoopy qui flotte tranquillement à la surface. Pour l'industrie musicale, cette bouée, c'est le marché numérique: +13,8% sur un an.

 

Tous en choeur, les principaux acteurs de l'industrie saluent cette progression, et en particulier celle du streaming et des abonnements (des services comme Spotify, Deezer, Pandora...), qui séduisent de plus en plus de consommateurs de musique. Le business change, s'adapte aux nouvelles envies des consommateurs de musiques, grossit: 100 millions d'euros de levée de fonds pour Deezer, Microsoft qui se lance dans le streaming avec Xbox Music, et même Radio France qui s'apprête à tenter l'aventure. 

 

Si le CD reste encore le support le plus utilisé, ce n'est qu'une question de temps pour que la tendance s'inverse. Le futur de la musique enregistrée, c'est la mobilité: tout le monde se rejoint pour dire que l'écoute payante se fera sur téléphone mobile ou sur tablettes un jour prochain. Mais pour l'heure, il reste encore quelques obstacles à franchir.

 

1. Une pratique pas automatique

Pour un jeune, écouter de la musique en streaming, c'est comme bien choisir sa paire de baskets: il sait faire. La musique dématérialisée, soit il est né avec, soit il a eu le temps de s'y adapter.

 

Les jeunes sont les plus gros utilisateurs et les meilleurs clients des plates-formes de téléchargement et de streaming, en particulier de streaming mobile. Petit à petit, le téléphone remplace le ringard lecteur MP3. Avec eux, le streaming payant a de l'avenir.

 

Par contre, pour tous les autres, la transition numérique n'est pas aussi évidente, la transition vers un modèle numérique payant encore moins. Le streaming, payant ou non, doit clairement faire face à une barrière générationnelle.

 

Difficile de convaincre le consommateur de CD, le propriétaire de lecteur MP3 ou tout simplement celui qui considère encore que la musique s'écoute sur une chaîne hi-fi de payer 10 euros par mois pour écouter, sur son ordinateur ou sur son téléphone, des chansons qu'il possède peut-être déjà.

 

Sans oublier un autre détail important: avec le streaming, on n'est pas propriétaire du support, on est locataire. Arrêter de payer son abonnement revient à faire une croix sur sa discographie ou, dans le meilleur des cas, à ne pouvoir en jouir que de façon limitée.

 

Certes, l'écoute en ligne et l'écoute payante gagnent de plus en plus d'adeptes, mais pour l'instant, faute d'utilisateurs suffisants, le streaming ne compense même pas encore les pertes du marché physique. De plus, le CD est encore loin d'être mort et les ventes de vinyles, elles, restent minoritaires mais progressent chaque année, pour atteindre un niveau qui fait dire que ce n'est pas juste dans le but de mettre l'objet dans un cadre pour décorer ses murs.

 

2. Mon royaume pour de la mobilité

Pour que le streaming se développe, il est indispensable que la population soit équipée: elle doit avoir un ordinateur avec une connexion haut débit, un smartphone ou une tablette avec une très bonne couverture réseau.

 

En France, on compte 40 millions d'internautes, mais seulement les 3/5ème ont une connexion en haut débit. Pour ce qui est de l'Internet mobile, 45% de la population possède un smartphone, et ce chiffre augmente tous les ans.

 

L'Internet mobile prend clairement le pas sur l'Internet fixe, mais tout cela à un coût pour l'utilisateur et la mobilité est limitée par les capacités techniques des appareils. Pour l'instant, celui qui n'emporte pas partout avec lui son chargeur se retrouve bien souvent, en fin de journée, à faire un choix entre écouter de la musique, surfer ou jouer sur son appareil.

 

A terme, le Wi-Fi sera disponible partout, mais ce n'est pas encore le cas. La couverture réseau est un obstacle au développement du streaming: les utilisateurs du métro parisien, par exemple, sont les premiers à râler de ne pas pouvoir tweeter ou écouter de la musique en ligne pendant le trajet.

 

Les plates-formes de streaming y voient pour l'instant un avantage, car ces conditions poussent les utilisateurs à choisir un abonnement «offline», plus cher, qui permet d'écouter sans être connecté. Mais le développement du Wi-Fi partout pourrait entraîner un revers pour elles: pourquoi payer un abonnement «offline» si, partout où je vais, je peux écouter de la musique gratuitement depuis mon mobile? Il est toujours bon de rappeler que, chez les moins de 25 ans, YouTube est le premier canal de découverte de musique.

 

3. Abonnement premium = offre premium

C'était là l'enjeu du passage aux premières offres payantes, juste après l'instauration de la limitation de l'écoute gratuite: pour que les internautes habitués au gratuit fassent la démarche de lâcher un petit billet pour écouter tranquillement, les plates-formes de streaming se sont rapidement mises à bichonner leur offre de service.

 

Top-départ de la course à la quantité. Chacun se vantait d'avoir tant de milliers d'artistes, tant de millions d'albums, tant d'accords avec des maisons de disques.

 

Sauf que dans la précipitation, tout avait un peu été fait à la va-vite: discographies incomplètes, plusieurs occurrences d'un même artiste (avec des orthographes différentes ou des particules manquantes, comme par exemple «The Black Keys» et «Black Keys») ou encore noms de chansons oubliés (remplacés par «Track 1», etc...). Depuis, un gros travail a été fait dans ces domaines, mais malgré tout, la quantité de données à traiter étant titanesque, il faudra encore beaucoup de temps pour que le confort d'utilisation soit parfait.

 

Après la course à la quantité, on pouvait aussi s'attendre à une course à la qualité sonore, mais elle n'a finalement pas eu lieu. Et sauf implication (peu probable) des maisons de disques et les constructeurs de téléphones (seuls responsables de la limitation de qualité, puisqu'ils fournissent le fichier son et le support pour l'écouter), la qualité du son ne risque pas d'évoluer. De quoi refroidir à jamais les mélomanes.

 

Enfin, qui dit offre premium dit service en plus, et le plus important d'entre eux: la prescription. Guider, aider l'utilisateur à trouver ce qui correspond à ses goûts, ce qui pourrait attiser sa curiosité.

 

Sur ce point, la mission est à moitié accomplie. La plate-forme n'est pas vraiment prescriptrice, elle donne surtout des outils aux utilisateurs pour être prescripteurs les uns avec les autres: partage de playlists, partage des goûts à travers les réseaux sociaux, etc... Un système pratique, certes, mais incomplet et plus ou moins efficace en fonction des plates-formes.

 

4. Un modèle économique pas si économique

Bancal, même! Pendant les premières années, les services de streaming faisaient les fanfarons en promettant le gratuit financé par la publicité. Un modèle rapidement oublié face à la colère des majors du disque pour laisser place à la limitation de l'écoute gratuite et la mise en avant d'abonnements payants.

 

Le problème majeur reste qu'il s'agit là d'une stratégie qui prend du temps et surtout, de l'argent: attirer les utilisateurs vers le gratuit pour ensuite espérer les convertir au payant. A voir les chiffres du nombre d'abonnés de plates-formes telles que Deezer ou Spotify, on voit qu'il faut plusieurs années pour convertir les utilisateurs «freemium» en «premium» et donc commencer à être rentable.

 

Si Deezer a atteint l'équilibre, ce n'est visiblement pas le cas de Spotify. D'après le cabinet PrivCo, qui aurait épluché les documents financiers de l'entreprise, le succès du service fait que ses revenus ont augmenté (+151% en 2011), sauf qu'en même temps, les coûts de gestion et de fonctionnement de l'entreprise ont eux aussi augmenté.

 

Une des raisons de cette augmentation: la majorité des utilisateurs de Spotify ne payent pas. Le taux de conversion freemium/premium est trop faible, les abonnés et la publicité ne suffisent pas à financer le gratuit —car il ne faut pas oublier qu'à la fin de l'affaire, service gratuit ou payant, dans les deux cas, il faut payer les ayants-droit. 

 

De fait, d'après PrivCo, en 2011, le géant suédois enregistrait une perte de près de 59 millions de dollars. D'après les chiffres de Spotify révélés par le Wall Street Journal, la perte ne serait «que» d'environ 45 millions d'euros.

 

5. Tout le monde y gagne?

En l'état actuel des choses, celui qui paye pour écouter de la musique en streaming fait une bonne affaire: des millions d'albums à portée de main, utilisables n'importe quand et n'importe où, avec ou sans connexion Internet. Désormais, l'acheteur compulsif de CD peut se réjouir de ne plus devoir, tous les trois mois, arpenter les allées d'une grande enseigne suédoise (encore eux) pour s'acheter une étagère de rangement. Tout tient dans un téléphone, à jamais s'il le souhaite.

 

Pour les services de streaming, à terme, le modèle économique devrait se stabiliser pour certains d'entre eux. Les autres subiront la loi du marché et mourront.

 

Reste une inconnue de taille: les artistes. Concrètement, quel que soit le support, ils gagnent à chaque écoute un chiffre à virgule qui commence par zéro: dans une tribune publiée par Pitchfork, Damon Krukowski, de Galaxie 500 et Damon & Naomi, estimait récemment que «presser 1.000 singles en 1988 donnait le même potentiel commercial que plus de 13 millions de streams en 2012».

 

Autant dire que ce n'est pas grand chose et que seuls quelques-uns arrivent à en tirer vraiment quelque chose. Réforme des droits d'auteur, commerce musical équitable: tout est possible, mais rien ne bouge pour l'instant.

 

La précarité des artistes a toujours existé, mais aujourd'hui elle gagne du terrain. A ce rythme, le futur John Lennon sera certainement plombier ou boulanger toute l'année, et artiste pendant les vacances.

 

Adrien Toffolet

 

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 12:43


Bonjour, 


La Médiathèque André Malraux (MAM) de la Communauté d'Agglomération Béziers Méditerranée lance un nouveau site baptisé «MAMusique» qu'elle entend consacrer à la valorisation de la musique en région.


Son projet est, en premier lieu, de parler des musiciens qui vivent et travaillent en Languedoc Roussillon, amateurs ou professionnels, d'annoncer leurs projets, de relayer leurs infos, dates de concerts, sorties CD...


Il propose également un annuaire des professionnels de la musique en région : artistes, labels, studios d’enregistrement, magasins de musique, scènes locales…


Dans la rubrique « parlons musique », c'est à toutes les musiques que les bibliothécaires de la MAM s'intéressent pour partager découvertes musicales et coups de cœur.


En prolongement de ce site, sur le pôle musique de la MAM, des bacs sont consacrés aux CD issus de la scène locale et des showcases régulièrement organisés pour permettre rencontres et découvertes.


Nous espérons que ce site trouvera son public et qu'il deviendra vite un vivant témoignage du dynamisme de la scène musicale locale.


http://mammusique.wordpress.com/



Pour l'équipe de MAMusique 


Dominique FOURCADE

Responsable Pôle Musique Arts Cinéma

Médiathèque André Malraux

Communauté d'Agglomération Béziers Méditerranée

Tel.: 04 99 41 05 50 

 

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 15:27

 

Compte-rendu CBR Musique, St Jean de Védas 10 mai 2012

Présents : Bernarda Fabrice, Soules Jo, Bissonier Hérvé (St Jean de Védas), Virenque Bernadette, Charasse Héloïse (CCVH), Gamel Caroline (Lodève), Martinez Christine (Bédarieux), Massé JJ, Villota Annick (Lattes).

Panorajazz :

Succès du premier spectacle initié par le CBR Musique :

100 personnes à St Jean, 40 à Marseillan.

Les membres du CBR voudraient plus participer à la décision des futurs lieux de diffusion des spectacles selon la procédure des animations réseau. Cette demande sera transmise à Hélène Larose.

Les Noces de Figaro :

14 juin à 9h : CBR se réunit à Pierres-Vives pour visiter nouvelle médiathèque et regarder quelques scènes clé du DVD de l’opéra de Mozart dans l’amphithéâtre.

13h : Présentation de l’œuvre à l’Opéra Comédie + répétition.

VT Guitare :

Christine Martinez de Bédarieux supervise un projet de réalisation d’une affiche pour la VT.

Une classe du LP Fernand Léger s’est proposé de l’intégrer à son projet éducatif.

Concerts réseau :

Christine Martinez de Bédarieux rappelle que le CIRDOC de Béziers propose de belles animations, expositions, concerts. Ainsi Gérard Zuchetto a produit une animation autour des troubadours.

Formation réseau :

Une formation « Initiation à l’éveil musical » est programmé pour novembre 2012.

Projets CBR 2013 :

Le début de l’année sera marqué par la venue de Mathieu Boogaerts dans l’Hérault pour une série de 4 concerts (dont un à Pierres-Vives) :



- le 15 janvier : Le Pouget
- le 16 janvier 19h : Montpellier Pierresvives
- le 17 janvier 19h : St Chinian
- le 18 janvier 19h : Sérignan

Un voyage d’étude à la Cité de la Musique de Paris est envisagé. Je me charge de chercher les opportunités de formation ou de visite de la médiathèque sur place.

Fonds Spécifique PLD :

Le thème en sera « Le jazz vocal ». Outre le prêt des documents, animations et concert sont envisagés.

Collaborations :

Les conférences ou formations de l’association « Hérault Musique Danse » devront être relayées au sein du réseau. Un partenariat est souhaitable.

Souhaits formations :

- Musiques électroniques.

- Musiques du monde ( à préciser)

- Fonds de partitions

- Les meilleurs labels (interne au CBR)

Dates prochains CBR :

4 octobre et 6 décembre 2012 à St Jean.

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Ecoutes commentées :

Anoushka Shankar : The traveler   - DG

Dengue Fever : Cannibal courtship - Concord

Mathieu Boogaerts : Mercredi à la Java ! – Tôt Ou Tard

Stranded Horse : Humbling tides – Talitres

Cencic, Haendel : Opera arias – Virgin Classics

Luisa Maita : Lero lero – Cumbancha

M83 : Hurry up, we're dreaming - Naïve

Plaid : Scintilli - Warp

Doumka Clarinette Ensemble :Afar, Enja

VA : Swing mania – Naïve

The Shins : Port of morrow – Columbia

 


 

 

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 16:44
Vu sur le site de l'ACIM : 
Diaporama présenté lors des deux jours de formation organisés par la BDP d’Ile et Vilaine sur le thème "Musique en bibliothèque: quelle(s) offre(s) de service face aux nouvelles pratiques?" par Xavier Galaup
View more presentations from xgalaup
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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 10:24

Un compte rendu subjectif et personnel d'Eric Druart des rencontres nationales des bibliothécaires musicaux les 19 et 20 mars 2012 à Montreuil.

Ces rencontres sont d'abord et avant tout (et pour tous les participants je pense) l'occasion de parler avec des collègues , de confronter nos pratiques et nos problèmes, parce qu'évidemment on est isolés le plus souvent dans nos médiathèques (c'est aussi un des rôles du CBR de l'Hérault d'aillleurs...). C'est donc dans la convivialité que nous avons retrouvé les connaissances de précédentes rencontres et rencontré justement, pour la première fois, ces gens avec qui on débat sur les divers blogs professionnels ou autres pages facebook dédiées à nos métiers...
Et bien, outre le plaisir de mettre un nom sur un pseudo, un visage sur un avatar et d'entendre enfin leur voix IRL, on en vient à se dire qu'après une dizaine d'années de web 2.0 nous devenons de moins en moins anonymes et l'"identité internet" tend à se fondre dans celle de la personne réelle. Mais ça n'est pas le propos des rencontres 2012 puisque nous allons parler "mutualisation".


Mais on n'a pas tant de temps et il faut entrer dans le vif du sujet. Une fois n'est pas coutume, l'introduction est une heureuse surprise : on démarre en parlant de mettre en place de nouvelles formes de médiation. Voir notre rôle comme un simple intermédiaire entre nous et le public ne suffit pas. Le public au coeur de nos réflexions dès les premières minutes ? Voilà qui n'est pas banal et manque trop souvent dans ce type de colloques. 
Voir aussi les usagers comme des partenaires est une piste intéressante. Qui n'a pas passé du temps à parler musique avec un connaisseur ? Dans ce cas, pourquoi ne pas aussi mettre à profit ces connaissances pour soi et pour les autres ? Le médiateur doit non seulement être un pont entre la culture de l'individu qu'il a en face de lui et ce qu'il propose, mais il doit vivre avec l'objectif de son retrait... La mutualisation peut aussi passer par l'implication du public par sa participation. Pour compléter et illustrer ce point de vue, Serge Saada nous a présenté son livre : Et si on partageait la culture. En conclusion, je dirais qu'il est nécessaire de bien connaître son public...

Pour le déjeuner, comme on ne peut pas avoir cinquante voisins de table, c'est un peu le hasard qui décide. Ensuite, ce qu'on a dans l'assiette est (un peu) moins important que ce qu'on a à se dire une fois passé le : "Tu viens d'où ?" "Tu fais quoi ?" " Combien  ?" etc. Je crois que le principal sujet de conversation est le "comment fait on pour surmonter telle difficulté"...

 

 

L'après-midi est consacrée à ce qu'il est coutume d'appeler les "ateliers". Des groupes ont été formés et nous sommes dans l'atelier "mutualiser l'action culturelle", en plein dans les réflexions actuelles du CBR musique donc. Les intervenants rapportent des comptes rendus d'expériences diverses : avec le public (oui ça existe déjà), avec la scène locale et entre médiathèques. Il en ressort deux axes forts : d'une part que les relations interpersonnelles sont essentielles dans toute coopération, d'un autre côté que la circulation de l'information est fondamentale dans toute action culturelle.
On peut en conclure que la mutualisation en ce domaine est difficile parce qu'elle doit s'appuyer sur une structure (ou une équipe) "centralisatrice", trop souvent les actions de coopération s'arrêtent parce qu'informelles et que les personnes qui s'en occupent passent à autre chose. La mutualisation vraie doit donc être organisée, avec du personnel dévoué (et sans doute aussi un budget propre).

L'atelier est suivi de la visite d'une médiathèque locale, toujours appréciée des participants (et je suppose redoutée des hôtes...): on se fait expliquer les choix, on note les points forts (peut être pour les adapter chez soi...) La soirée est réservée à la convivialité autour d'un buffet, puis du désormais traditionnel concert du soir. Toujours des échanges autour du métier bien sûr.

La matinée du mardi a été consacrée à des retours d'expérience de coopération entre médiathèques et salles de musique actuelles (SMAC) ou avec l'IRMA. Où l'on voit que les médiathèques constituent un réseau incontournable de la diffusion de la culture dans les secteurs ruraux et que l'IRMA a bien compris qu'il y avait là un relais nécessaire pour la diffusion de la culture musicale et en particulier la promotion des musiciens locaux (Mais pas seulement). Il y aura sans doute des pistes à creuser de ce côté là dans l'Hérault.

Au déjeuner, autre endroit (ambiance jazz manouche), autres collègues, mêmes sujets de conversation... Avant la restitution des ateliers l'après-midi. Il ne s'agit pas de relancer le débat pour ceux qui n'assistaient pas, on n'en a pas le temps même si l'envie ne manque pas, mais de relever quelques pistes de travail. Sur la mutualisation de la formation, il y a quelque chose à faire et l'ACIM doit en être le relais, en collaboration avec le CNFPT en particulier afin de proposer des formations adaptées à nos besoins (voire par la formation à distance).
Sur la mutualisation des collections, une piste sérieuse est de passer par celle des pilons, il n'y a pas beaucoup de pistes en dehors des réseaux de médiathèques... Pour les outils de veille, grâce aux nouveaux réseaux sociaux internet, ça fonctionne déjà pas mal.

Mais tout cela, il faudra le digérer chez soi... Comme à l'accoutumée, ceux qui viennent de loin doivent partir tôt et on n'a même pas le temps de dire au revoir à tout le monde... Il s'est bien sûr passé bien d'autres choses lors de ces rencontres et on peut toujours aller consulté le podcast complet des interventions sur le site de l'ACIM http://www.acim.asso.fr/2012/03/enregistrements-des-rencontres-nationales-des-bibliothecaires-musicaux-2012/ j'ai simplement voulu noter ces impressions personnelles pour qu'elles puissent nourrir mes réflexions sur mon travail quotidien... 

 

Eric Druart MDS Agde

 

Un tableau et un compte-rendu de l'atelier "Mutualisation" est également disponible sur le site de l'ACIM.

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 10:30

Vu sur Lirographe

 

Etre chargé des acquisitions en CD et DVD de musique classique peut avoir de quoi intimider. Choix des œuvres, des interprétations, variété des styles, des époques, des effectifs : le domaine est particulièrement complexe pour qui en est peu familier. Sans prétendre à l’exhaustivité, je profite ici de la demande d’une collègue pour partager quelques outils pouvant aider les discothécaires responsables du rayon classique. Avec l’espoir que, au-delà de la problématique du classique, les outils et les méthodes évoqués pourront être transposés à d’autres genres musicaux.
Afin que ces pistes soient aussi universelles que possible, je n’évoquerai pas les fonctionnalités  de veille proposées sur les sites des fournisseurs de bibliothèques (GAM Annecy, CVS, CD-Mail…). 

1 – Suivre l’actualité discographique
Pour cela, l’agrégateur de flux rss est le meilleur ami de l’acquéreur : les sites de vente en ligne sont les premières ressources à utiliser (voir les fils rss de Qobuz, ou de la fnac). L’installation d’un plugin LibX, dûment paramétré, dans son navigateur Firefox permet de vérifier en un clic les titres d’un musicien déjà présents dans le catalogue de la bibliothèque.
La veille sur les labels, au risque d’être redondante, peut avoir son utilité en cas d’acquisitions spécialisées dans un domaine précis (production locale, etc.). Voir, à titre d’exemple, les fils rss de Naïve Records ou d’Abeille musique.
En complément, si vous êtes utilisateur de LastFm et que vous “scrobblez” depuis suffisamment longtemps, la rubrique “Nouvelles parutions recommandées” peut attirer votre attention sur certains disques récents.
Autre utilisation intéressante des médias sociaux : l’abonnement au compte de certains critiques de disques sur Spotify. Dans le domaine du classique, ils sont encore rares (je pense notamment à Alex Ross, le critique du New-Yorker), mais l’usage semble commencer à se répandre pour la pop (sélections de RollingStone, du Guardian). L’avantage est, pour l’acquéreur pressé, d’avoir une première sélection des “must have” parus récemment, et de pouvoir les écouter aussitôt.

2 – Ecouter
L’une des spécificités du discothécaire est qu’il a tout intérêt à associer autant que possible sa veille sur les nouveautés avec des sites d’écoute. La pratique révèle que les sites de streaming les plus riches dans le domaine du classique sont MusicMe (les nouveautés) et Spotify. C’est d’ailleurs confirmé par l’étude comparative méthodique réalisée par certains collègues discothécaires. Ce sont aussi les sites de streaming les moins mal indexés (toujours le point faible des offres de streaming, pour la musique classique). Spotify ne permet pas de restreindre les nouveautés par genre. A défaut, on peut toujours établir des passerelles entre les pages de nouveautés vues plus haut (fils rss, sites marchands…) et votre site d’écoute en streaming, par exemple avec ce plugin Firefox qui ajoute la recherche sur Spotify dans le menu contextuel du navigateur.
Le média social Soundcloud permet également la veille sur certains labels (Deutsche Grammophon…)
Les outils d’écoute en ligne sont avant tout une formidable source de découverte, car la musique classique est, par excellence, le domaine où l’on découvre sans cesse des choses qui ne relèvent pas de l’actualité (mais après tout, la curiosité est la qualité première d’un bon acquéreur, quel que soit son domaine). Introduisez la sérendipité dans votre pratique d’écoute par l’abonnement à des chaînes Youtube spécialisées, l’écoute de webradios (des logiciels permettent même l’enregistrement voire la programmation), et bien sûr les réseaux sociaux (exemple d’une liste d’utilisateurs à suivre sur Twitter). Le sujet de l’écoute en ligne pour la musique classique est vaste et mérite un traitement en soi.

3 – Lire les critiques
Magazines papier et leurs version en ligne : Diapason, Classica (qui propose également des chroniques de jazz), Télérama…
Sites internet spécialisés : ResMusica, ClassiqueNews, ClassiqueInfo, AltaMusica, Crescendo, etc.
Blogs : dans le domaine francophone, on trouve plusieurs blogs consacrés aux spectacles et aux concerts (parisiens, essentiellement) ; en revanche, les blogs exclusivement consacrés aux parutions discographiques en musique classique sont plutôt rares : une sélection au milieu de cette page.
Les podcasts d’émissions sur les parutions : Changez de disque sur France musique, Le Journal du classique sur Radio classique (inscription sur le site nécessaire mais gratuite)
Enfin, le moteur de recherche de chroniques musicales réalisé par Nicolas Blondeau est à mentionner, même s’il est surtout utile pour les autres genres musicaux.

4 – Sélectionner / vérifier les références
Identifier les œuvres majeures d’un compositeur : pas de solution unique mais le croisement de plusieurs sources. Livres à conserver sur son étagère : le vieux Dictionnaire de la musique de Roland de Candé, les 1001 oeuvres classiques qu’il faut avoir écoutées dans sa vie (Flammarion), et dans le domaine de la musique du XXème siècle, le Jean-Noël von Der Weid et le récent The rest is noise d’Alex Ross.
En ligne, même le très riche Allmusic.com, dans le domaine anglophone, propose un classement des “Highlights” de l’œuvre de chaque compositeur, sur des critères parfois curieux. On peut aussi trouver dans les “best of” très subjectifs de certains blogueurs matière à enrichir son fonds.
Dans le domaine de la musique contemporaine, les notices de la base BRAHMS de l’Ircam (onglet Parcours thématique) sont souvent d’une aide précieuse pour se repérer dans l’œuvre d’un compositeur.

Pour sélectionner une ou plusieurs interprétations d’une œuvre, il est encore bon de croiser différentes sources : les dossiers de Diapason proposent une discothèques idéale (subjective) par compositeur (hélas non disponibles en ligne). Les monographies de l’ancienne collection “Microcosme Solfèges”, rééditée en partie par le Seuil, comportent un cahier discographique dans les dernières pages.
Pour comparer les interprétations d’une œuvre, voir aussi quelques bonnes ressources en ligne, malgré un catalogue encore limité.
Il est aussi utile de consulter les écoutes en aveugle de Classica-Qobuz (le flux rss), et d’écouter les anciens podcasts. Dans le même registre, quelques émissions de radio peuvent guider au coup par coup : Le jardin des critiques sur France musique, par exemple.
En cas de doute, il reste enfin les forums, et bien sûr la possibilité, grâce aux outils de streaming comme Spotify ou MusicMe, de faire soi-même aisément des écoutes comparées.

Le propre de la veille est d’évoluer au gré de la vie des sites, de l’évolution des outils ; ce billet a donc une durée de vie limitée. Les commentaires sont là pour ceux qui souhaiteraient l’actualiser ou signaler leurs propres astuces et ressources.

 

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 11:43

Vu sur Ecrans :

 

 

 


Depuis la fin de l’année dernière, et suite au toilettage de la loi dite Lang de 1985, la copie privée n’est plus autorisée en France qu’à partir de sources « licites », c’est-à-dire acquises légalement (la loi demande même que cette origine légale soit prouvée).

 

Une modification introduite suite à une décision du Conseil d’Etat datant de 2008, qui estime que « la rémunération pour copie privée a pour unique objet de compenser, pour les auteurs, artistes-interprètes et producteurs, la perte de revenus engendrée par l’usage qui est fait licitement et sans leur autorisation de copies d’œuvres fixées sur des phonogrammes ou des vidéogrammes à des fins strictement privées ».

 

La disposition a depuis fait bondir la Quadrature du Net, mais elle fait aussi gamberger les bibliothécaires et conservateurs qui militent pour la libre circulation de la culture, qui en tirent aujourd’hui une conséquence indirecte plus qu’intéressante.

 

Comme l’explique Lionel Maurel, en poste à la Bibliothèque nationale de France, la loi parle désormais « de copies “réalisées à partir d’une source licite”. Or, le prêt en bibliothèque ou la consultation de documents sur place constituent bien une manière licite d’accéder aux œuvres et donc des “sources licites”.

Du coup, la nouvelle définition de la copie privée semble étendre avec davantage de certitude le bénéfice de cette exception aux usagers des bibliothèques [ce qui faisait débat auparavant, ndlr]. Concrètement, cela signifie que des usagers de bibliothèques, à condition qu’ils réalisent des copies avec leur propre matériel (leur appareil photo, leur téléphone portable, leur PC chez eux, etc.) et réservent ces copies à leur usage personnel, pourraient réaliser des reproductions à partir de documents consultés ou empruntés en bibliothèque sans tomber sous l’accusation de contrefaçon, y compris lorsque les œuvres en question sont toujours protégées par le droit d’auteur. »

 

Lionel Maurel précise que dans certains cas, la copie restera illégale, notamment en ce qui concerne les disques, à cause d’un vide juridique qui concerne la légalité même du prêt de CD par les bibliothèques et médiathèques, et qui n’a jamais été comblé. Mais sa réflexion inspire surtout certains de ses collègues. Ainsi, le site Bibliobsession propose désormais de pousser cette logique de libre copie (à usage privé) pour organiser des copy parties.

 

« Une copy party consisterait à organiser un événement permettant aux usagers équipés de scanners, de téléphone ou d’ordinateurs portables de les amener et d’aller se servir dans les collections des bibliothèques ! Voilà qui pourrait être un événement assez fabuleux pour sensibiliser le public aux problématiques du partage des œuvres aujourd’hui.

 

 On pourrait même imaginer d’associer à la copy party une conférence sur les nouveaux modèles de rémunération des créateurs, histoire de resituer les vrais enjeux… »

 

Bon, pas sûr que la BNF ou la Bibliothèque Pablo-Neruda de Pessac voient d’un bon œil des hordes d’abonnés en train de prendre en photo ou de scanner des ouvrages... Mais le débat est posé, et on espère bien être convié à la première copy party.

 

 

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 18:38

Vu sur Arte TV : 

 

Quiconque a été bouleversé par une mélodie de Bach, ému par un chœur d'enfants ou électrisé par un rythme rock connaît ce pouvoir primaire de la musique, cette faculté qu'elle a de nous "toucher". Comment cet assemblage de sons, cet océan de vibrations peut-il avoir autant d'effets sur l'organisme humain ? Prenant pour guides le musicien Bobby McFerrin et le neuroscientifique Daniel Levitin, Elena Mannes part en quête de l'essence de la musique. Une extraordinaire aventure scientifique et musicale qui nous entraîne des laboratoires aux salles de concert, des unités de soins utilisant la musique comme thérapie aux villages camerounais où se perpétuent des pratiques ancestrales.

(France, 2009, 101mn)
ARTE F

 

Dans la foulée de ce documentaire la plupart des protagonistes se sont retrouvés au colloque "Notes & Neurons: In Search of the Common Chorus" en 2009.
Pour se mettre de bonne humeur, il ne faut pas manquer la démonstration de Bobby Mc Ferrin sur le pouvoir des échelles pentatoniques. 
Jubilatoire.
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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 15:32

 

Vu surle site de  l'ACIM

 

Table ronde autour des webzines et blog musicaux avec Benoit Richard et Sébastien Radiguet (Autres Directions, Benzine, Hop Blog, Pop Revue Express, Onde Fixe, des Chips et du Rosé)

Les webzines et blogs Benzine, Hop Blog, Autres Directions, Pop revue Express, Des Chips et du Rosé, Onde Fixe en quelques mots...

Benoît Richard a créé Benzine (http://www.benzinemag.net/) en 2001. Ce blog est devenu rapidement un webzine collaboratif, donc collectif. Pour trouver un espace plus personnel, Benoît Richard a créé Hop Blog (http://hop.over-blog.com/) en 2005 (dont la ligne éditoriale est proche de Benzine : disque, cinéma, livres, bande dessinée... le blog recense chaque semaine les sorties CD dans une playlist qui compte 74 abonnés, les critiques sont éditées en fonction des dates de sortie des disques). Puis Pop Revue Express (http://poprevuexpress.blogspot.com/) qui traite uniquement de la musique avec des articles en format court et plus récemment Des Chips et du Rosé (http://chipsetrose.blogspot.com/) axé spécifiquement sur la musique digitale et écoutable en ligne (sur des sites comme Spotify http://www.spotify.com/fr/, Soundcloud http://soundcloud.com/, Deezer http://www.deezer.com/fr/ ou Bandcamphttp://bandcamp.com/).

Sébastien Radiguet est collaborateur au webzine Autres Directions (http://www.autresdirections.net/) depuis 2009. Il a créé avec Benoît Richard le blog Onde Fixe (http://ondefixe.over-blog.com/) en 2004 qui était plutôt orienté vers des musiques post rock, electronica, ambient... Le webzine Autres Directions a existé sous forme papier avant de devenir un site en 2001. Le webzine compte 5 personnes en tout, 1 webmaster plus 4 chroniqueurs. Sébastien Radiguet délaisse un peu les chroniques actuellement pour se recentrer sur la création de mix ou podcast écoutables sur le webzine.

Parlons de « l’audimat » des sites...

Autres Directions, Benzine et Hop Blog comptent entre 200 et 600 visiteurs par jour. Google est la principale porte d’entrée pour la plupart des visiteurs. Le bon référencement des sites tient à la mise à jour régulière et à la fréquence importante des nouvelles publications. Il est indispensable de s’inscrire dans la durée. Les sites se sont fait repérés par les maisons de disques qui envoient 10 à 20 nouveautés par mois aux chroniqueurs. Actuellement les sites collaboratifs connaissent un essoufflement (c’est le cas de Benzine) faute de chroniqueurs, ceux ci préférant créer leur propre blog (donc dans une démarche plus personnelle). Il n’y a pas de publicité sur les sites ni de liens vers de gros sites marchands malgré les demandes de Amazon et la Fnac. Au plus le lien vers le site d’un disquaire indépendant, le but n’étant pas de faire de l’argent.

Et des outils numériques pour suivre l’actualité discographique...

Les outils utilisés pour suivre l’actualité discographique et écouter les albums sont Spotify, Soundcloud, Deezer, Bandcamp avec une prédilection pour Spotify et Soundcloud. Les CD promos et les liens vers les serveurs par les éditeurs constituent l’autre source. L’élément essentiel pour tenir ce type de blog ou webzine est le temps disponible parce que cette activité est très chronophage. La ligne éditoriale des sites correspond avant tout aux goûts musicaux personnels et à l’obligation de se centrer sur un style face à la quantité énorme de sorties d’albums. Le travail critique nécessite des chroniques pas seulement positives mais aussi négatives des albums.

Le Top des Blogueurs késako ?

Les réseaux sociaux (facebook, twitter) constituent un outil promotionnel indispensable pour capter l’attention et du public. Le Top des Blogueurs (qui liste un top 20 des albums de l’année : http://www.topdesblogueurs.fr/) s’est constitué dans ce sillage et par le besoin de partager, d’avoir des avis, ainsi que sur l’exemple des tops de fin d’année de la presse musicale. Le Top des Blogueurs s’étoffe d’année en année (20 blogueurs pour la première année, 30 la suivante, 50 pour 2010). Ce top repose sur un fichier excel mis en ligne rentrant les albums écoutés et chroniqués avec une note sur 10. Le top de fin d’année est publié par une agence de promotion (WAA dans laquelle travaille un des blogueur) et l’info est relayée sur les radio Le Mouv et France Info, par webmail ainsi que dans la presse (Inrocks, Magic !).

L’avenir du disque et des médiathèques ?

Face à de nouveaux outils comme Soundcloud, Deezer, Spotify ou Bandcamp (dont le modèle économique n’est pas encore avéré) et la réalité technologique, le support physique paraît condamné à devenir une niche dans l’édition musicale. Cette réalité technologique peut être une chance pour les petits labels qui pourront se passer d’intermédiaires coûteux comme les distributeurs par exemple. Quoi qu’il en soit, les bibliothécaires musicaux resteront des défricheurs et des intermédiaires privilégiés avec les usagers par leurs relations, de plus tout le monde n’a pas fait le pas des outils numériques.

Présentation d’outils autour des webzines et blogs musicaux pour les discothécaires par Jonathan Garry (Bibliothèque de Caen, secrétaire de l’ACIM, membre du groupe ABF Hybrides)

Face au temps que demande la veille documentaire et le suivi de l’actualité discographique, de nombreux outils existent.

Les outils :

Facebook Twitter Myspace Wikipedia YouTube Google

Permettent de : récupérer / valoriser / diffuser / partager / commenter

Les pistes :

blogs spécialisés (blogs musicaux comme mowno.com, chroniquemusicale.com..., The Hype Machine, Zeitgeist, blogs professionnels comme Baisse d’un ton, Discobloguons, blogs de médiathèques comme BMOL ou Tuner de Brest...)

signets et favoris (Delicious, Diigo...)

agrégateurs (Netvibes de la BDP de la Manche, de la Médiathèque d’Argentan, de Dole, de Saint Fons, Discolab...)

réseaux sociaux (Myspace, Twitter, Facebook)

bases de données musicales / cartographies interactives synthétiques (moteur de recherche discographique, Allmusic, wikipedia, mapofmetal.com...)

associations professionnelles (ACIM...)

sites ressources : Bibliopedia rubrique Bibliothèques Musicales Hybrides

 

Introduction aux Netlabels par Benoît Richard, créateur du blog Netlabel Revue.

 

Les netlabels…

Un netlabel est un label musical sur internet qui généralement ne distribue que des albums en format numérique. Ces labels proposent donc le téléchargement d’albums en format mp3 ou ogg vorbis et compressés en .zip ou .rar, la plupart du temps gratuitement (avec notamment des licences artistiques libres de type Creative Commons) dans un souci de partage et de respect des droits des musiciens. Les Creative Commons : sont des licences permettant la libre diffusion d’œuvres avec une attribution de paternité et certaines conditions d’utilisation (http://fr.creativecommons.org/).

Historiquement, les netlabels sont apparus en même temps que le haut débit, c’est à dire fin des années 90. Les créateurs en MAO (Musique Assisté par Ordinateur) ont pu grâce au haut-débit diffuser leur musique par internet. Les netlabels, qui sont généralement de petites structures, ont souvent une durée de vie limitée dans le temps, cette activité demandant beaucoup de temps et d’implication personnelle et un gros travail de défrichage. On trouve beaucoup de styles musicaux au sein des netlabels : electro, pop, folk, ambiant, black metal, hip hop, dub... avec une prédilection quand même pour l’ambient, la techno et l’electronica. On retrouve via le site internet en anglais Netlabel.org (http://netlabels.org/) un index des netlabels classés par genre, ce qui peut être une bonne porte d’entrée. On retrouve également la plupart des netlabels sur le site Archive.org (http://www.archive.org/, organisation à but non lucratif consacrée à l’archivage du Web, située à San Francisco, en Californie. Le projet sert aussi de bibliothèque numérique. Cette archive est constituée de copies de pages prises à différents moments d’Internet, de logiciels, de films, de livres et d’enregistrements audio) qui archive tous les contenus internet (rubrique : Netlabels)

En France, l’un des premiers à avoir créé un netlabel est l’artiste La Fresto (http://www.lafresto.com/). Dernière signature du label Lithium avant que celui ci ne disparaisse, La Fresto a créé en 2005 le netlabel Off & Green (http://offandgreen.com/) pour sortir ses propres disques. Benoît Richard y a publié un album sous le nom de Hop Sounds. Son intérêt pour les netlabels date de ce jour là.

On peut se faire une idée de la variété des styles musicaux des netlabels à travers une petite sélection subjective de 10 netlabels :

Error lo fi : netlabel espagnol créé en 2006, 28 réalisation, dominante folk, pop, toy music, univers très coloré. http://error-lofi.com/

Zymogen : netlabel italien basé à Modène, spécialisé dans l’ambient. 24 réalisations pour 5 ans d’existence, pochettes soignées évocatrices de la nature. Style : Ambient, electronica, glitch... http://www.zymogen.net

Ideology : netlabel allemand existe depuis 10 ans à dominante musique électronique déclinée dans divers styles Downbeat Hiphop Lounge Drum’n’bass… Influence Ninja Tune. http://www.ideology.de/

Resting Bell : Netlabel allemand, berlinois. Electro, ambiant, experimental, acoustique...http://www.restingbell.net/

Test Tube : netlabel portugais créé en 2004, grosse activité plus de 200 sorties, dans tous les styles, pochettes superbes, très variées, interface complète, une référence !http://www.monocromatica.com/netlabel/

Laridae : Netlabel autrichien et allemand né en 2004, avec un peu plus de 50 sorties dans des genres post-rock, ambient et electronica, pop. Belle régularité et derniers albums très bons. http://www.laridae.at/

Aaaahh-records : est un petit netlabel allemand ayant recueilli sur son catalogue les albums notamment de Entertainment for the Braindead (qui étaient parus chez le feu netlabel Aerotone) et les très bons albums indie rock des canadiens de The Wind Whistles ou encore le folk rock de la suédoise Emilie Lund. Des débuts très prometteurs.http://www.aaahh-records.net/

Rack & Ruin Records : est un netlabel hollandais rassemblant un paquet d’albums allant de l’indie pop à électronicienne, l’ambient ou l’expérimental. On retrouve pas mal d’albums pop bricolo lo-fi. http://www.rackandruinrecords.com/

Budabeast : Netlabel hongrois, deux ans d’existence, musique électronique cool, downtempo, easy listening, break beat…. Influence Ninja Tune. Sa dernière sortie, Crookram, est impeccable (jazzy beat, hip hop). http://www.budabeats.com/

8bit People : 8-bit est un style de musique électronique inspiré du son des anciennes consoles de jeu 8 bit. Les musiques 8-bit sont composées de sonorités rappelant une ère technologique pouvant être vue aujourd’hui comme primitive et "dépassée" (sons de Game Boy et consoles Atari). http://www.8bitpeoples.com/

Une petite sélection côté netlabels français :

IOD : sous division du label SEM Sem est un netlabel spécialisé dans l’electro ambient. Magnifique album de remix de Montero + Navarro. http://semlabel.com

Petite & Jolie : était un netlabel français assez récent musique électronique electronica, influence WARP, design kitch. http://www.petitejolie.com/

Freshpoulp : est un netlabel français plutôt orienté vers l’electro dub mais avec aussi beaucoup d’autres choses. http://www.fresh-poulp.net/

Rain Music : était un netlabel orienté musiques lo-fi, acoustiques et intimistes bricolés (dont le musicien GoGooo). http://rainmusic.free.fr/

Les Diks qui sautent / Et mon cul c’est du tofu ? : esprit BD avec le dessinateur David Snug musicien dans Snug trio (humour, dérision, second degré…)http://lesdiksquisautent.free.fr/ http://etmonculcestdutofu.free.fr/

Vaatican Records : était un netlabel dans l’esprit des 2 suscités.http://gestroco.club.free.fr/

Jamendo : Il s’agit pas d’un netlabel mais d’une plateforme de distribution de musique libre grand public avec un grand panel de genre musicaux à son catalogue : pop, folk, country, jazz vocal, punk, électro... Jamendo est un site Web qui propose des albums de musique en téléchargement gratuit. Mais c’est une structure qui génère aussi des bénéfices à travers les dons des internautes ou la vente de licence libres ou de services. http://www.jamendo.com/fr/

Dogmazic : Site créé par l’Association bordelaise Musique Libre ! qui milite sur le web et dans le réel depuis 2004, pour que la musique soit accessible à tous, dans le respect des droits d’auteurs. Elle accueille chaque jour sur son site http://www.dogmazic.netdes artistes et labels de tous pays, qui ont choisi d’autoriser le public à télécharger leurs créations grâce à des licences dites ouvertes, comme les Creative Commons ou la licence Art Libre. Outre sa documentation, l’Association Musique Libre ! propose des formations ou des conférences sur les licences ouvertes et leur écosystème culturel.

Le blog Netlabel Revue (http://netlabelsrevue.blogspot.com/) a donc été créé en 2006. On y trouve une chronique par semaine environ avec généralement 2 titres en écoute, des interviews ainsi que des liens. En fin d’année Benoît Richard propose également son top album.

Les Netlabels connaissent un certain essoufflement depuis 2 ans, face à l’apparition de nouveaux outils comme Bandcamp ou Souncloud vers lesquels se tournent plus facilement les musiciens. Là aussi la démarche individuelle prend le dessus face au projet collectif.

 

Compte rendu d’expérience autour de l’offre de streaming de Calice68 & MusicMe par Bruno Neveux (Médiathèque de Guebwiller, réseau de la Médiathèque Départementale du Haut Rhin)

 

Xavier Galaup est à l’initiative de ce partenariat, grâce notamment au catalogue en ligne centralisé des médiathèques du Haut Rhin, sous l’égide du Département du Haut Rhin. Dans un contexte de baisse de prêts depuis quelques années des disques compact et l’ouverture de 5 bibliothèques sans collections de CD, une réflexion s’est ouverte sur la possibilité pour les bibliothèques de proposer une offre de streaming aux usagers. Le choix s’est porté sur MusicMe : par rapport au large panorama de styles musicaux proposés notamment (sur la base d’un comparatif statistique avec d’autres sites de streaming) et au nombre de références en écoute (4 millions de titres). MusicMe a accepté d’offrir un accès au Conseil Général sur son site.

Le site (http://calice68.mt.musicme.com/) propose donc aux abonnés des médiathèques du Haut Rhin, via un compte par leur abonnement une écoute illimitée et une sélection d’écoutes. Cette plateforme connaît un franc succès auprès des usagers et compte 380 abonnés.

Concernant le coût, la licence plus l’hébergement des radios s’élève à 6000 euros. Le Conseil Général a pour le moment pris l’intégralité du coût en charge. L’expérimentation prendra fin en 2011. A partir de 2012 une nouvelle grille tarifaire sera introduite par tranche d’abonnés de 1 à 500.

Pour lancer ce service, il y a eu une communication auprès des usagers, notamment à l’aide de marques pages. La gratuité, l’absence de publicité et la présence de nouveautés ont été avancées pour attirer le public.

Concernant la gestion administrative, chaque bibliothèque a un accès pour inscrire et activer ses adhérents. Cela nécessite une gestion régulière (vérification tous les deux jours environ pour les demandes d’ouverture de compte et pour la mise à jour des inscriptions).

Pour les fonctionnalités, les playlists ne sont pas participatives. Il faudrait envisager un travail en réseau pour des playlists participatives pour les professionnels. Accès par genre musical ou par recommandation (musicmix). Possibilité de créer des radio, c’est à dire une playlist de plus de 20 titres. Le contrôle de l’accueil du site se travaille en réseau.

Les usagers veulent généralement savoir s’il s’agit du fonds CD de la médiathèque numérisé ou non et s’il y a possibilité de télécharger les titres. Les retours sont dans l’ensemble très positifs.

Quelques remarques : les disques en rayons dans les médiathèques ne sont pas signalés sur le site. La richesse du catalogue trouve ses limites dans la recherche de références plus pointues ou plus anciennes. L’évolution prévoit la possibilité de donner accès aux musiciens locaux ceux ci devant envoyer leur disque à MusicMe et remplir une charte les liant au service.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:12

Bonjour à tous,

 

nous évoquions lors de notre dernier CBR à Montpellier la chronique Musiques Contemporaines de David Jisse le jeudi à 8h40 sur France Musique.

 

Voici le lien pour écouter et podcaster

 

Je joins d'autre part le texte de la première émission qui parle d'elle-même. Peut-être allons-nous nous réconcilier avec les compositeurs vivants !

 

Cédric Libuda

 

 

 

Alors Bonjour mon cher Christophe
Oui merci de m’accueillir pour venir parler chaque semaine de musique contemporaine.
Le programme est vaste, les résistances nombreuses, mais ma conviction reste intacte.

Il faut d’abord savoir ce qui se cache derrière ce vocable ?
Pourquoi cette musique, si tant est qu’il s’agisse d’un seul genre de musique, suscite autant d’à priori chez certain de ceux qui l’écoutent ?
Pourquoi autant d’incompréhension ou de confusions parfois ?
C’est à toutes ces questions auxquelles j’essaierai, modestement, de répondre.

J’ai tendance à penser que les auditeurs qui ferment leur radio dès qu’ils croient reconnaître de la musique contemporaine sont ceux qui n’ont jamais eu l’opportunité la chance ou la simple curiosité de pousser résolument la porte de ce genre.
Et puis on le sait bien certains auditeurs cherchent avant tout dans la musique, l’écho de leur propre nostalgie ou de celle de leurs parents, avant celui de l’innovation ?
C’est vrai que pour aller vers la modernité, il faut faire un petit pas de côté et oser s’aventurer dans des espaces acoustiques inouïs. C’est un effort j’en conviens
Mais nous allons essayer de le faire et même d’avoir du plaisir.

Et puis à la décharge des anti-musique contemporaine, il faut reconnaître que les occasions pour la rencontrer même par hasard, sont de plus en plus rares d’où l’importance de ces cinq minutes matutinales.
Mais reconnaissez le cher Christophe, la programmation de votre émission est majoritairement classique.
Alors l’exercice est d’autant plus périlleux. Tenter de convaincre ceux pour qui Ravel est un dangereux moderne, Stravinsky tout juste écoutable et Ligéti, Berio Xénakis …Je n’en parle même pas…Quelle gageure le matin au réveil !
Mais je m’y risque cependant.

Alors il me faut rappeler deux fondamentaux :
D’abord que la musique contemporaine n’est pas un bloc uniforme fait d’une seule une esthétique Elle peut être sérielle,post sérielle.spectrale, répétitive, minimaliste, post moderne, voire néoclassique…et j’en passe
Et puis que l’appellation musique contemporaine renvoie souvent comme par réflexe à Webern et Schoenberg dont les compositions datent maintenant de presque cent ans…
Mais le temps a passé ! Nous vivons aujourd’hui au vingt et unième siècle ! La musique contemporaine est comme la vie d’aujourd’hui, mouvante contrastée, pleine de bruit et de fureur mais aussi de sensualité et d’émotion.Elle est portée par des compositeurs qui pourraient être les arrières petits-enfants de ces pionniers de la modernité.
Ce sont des jeunes gens et des jeunes filles qui en plus d’avoir fait de belles études dans de beaux conservatoires ont fait du rock-and-roll de la guitare électrique, même fumé peut-être des substances illicites et j’en passe. Ils sont donc en prise directe avec les musiques populaires tout en ayant choisi le langage de l’écriture dite savante.
Yann Robin est un de ceux-là, trentenaire talentueux dont on va créer demain à Paris dans le cadre du, hélas, dernier festival des Serres d’Auteuil une pièce intitulée Con Fuoco pour Piano et violoncelle (Firens Vizi et Ophélie gaillard).
Yann Robin Fait donc partie de cette génération d’aujourd’hui qui mélange, filtre et recompose toutes les sources de son histoire musicale.
Le Jazz d’abord avec ce sens de la pulsation explicite ou implicite
L’électronique ensuite puisqu’ayant travaillé sur les outils sophistiqués d’aujourd’hui il réinjecte cette jouissance du sonore dans son écriture instrumentale
Même les DJ font partie de son bagage, puisqu’il écrit pour les instrumentistes des boucles et des glissandi saturés, comme les sons obtenus souvent par les platinistes avec le jeux sur la vitesse des disques.

C’est bien joli tout ça vous allez me dire mais ça donne quoi !
Comme il s’agit d’une création, nous ne pourrons pas l’entendre mais j’ai choisi un extrait de la création de son quatuor N2 auquel j’ai eu la chance d’assister le 16 juillet dernier dans la cour magnifique de l’Hôtel Maynier d’Oppède à Aix en provence dans le cadre de l’académie d’été de du festival, concert organisé avec la SACEM.
Il m’a suggéré ce choix car dit-il, son écriture est dans le même esprit.
Alors guettez, les boucles, les saturations, les rythme dans cet extrait de Crescent Scratches.de Yann Robin interprété par le quatuor Tercéa.


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