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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 09:59

On le disait déjà il y a 20 ans, les boîtes à rythmes sont d'une précision inhumaine. Aucun batteur, aucun percussionniste ne peut aligner une telle régularité rythmique ( à part peut-être Lars Ulrich de Metallica qui peut varier son jeu au BPM près ).

 

Et c'est bien ce qui rebutait les anti-techno : le rythme ne reflétait pas une pulsation humaine...

 

Force est de constater que les rythmes dirigés par ordinateur sont devenus la norme de la musique populaire à l'exception du jazz traditionnel et de la musique classique.

 

Après le rythme l'autre dimension de la musique, l'harmonie, est également concernée par le progrès technologique. En cause, le logiciel Auto-Tune qui depuis 13 ans permet de corriger en temps réel les petites fautes de justesse des chanteurs.

Conséquence : notre oreille devient hyper-sensible à la justesse et encore une fois seules les musiques classique et jazz semblent épargnées. A quand les artistes et le spectacles garantis "sans modifications informatiques" ?

 

Pour aller plus loin, ré-écoutez "Le mot du jour" de Pierre Charvet sur France Musique :

 

 

et lire l'article suivant, vu sur Rockmarshall :

 

Chanter sans fausse note, avec la justesse d'une diva pop, jazz ou classique? C'est à la portée de tous. Ou presque. Et ce, grâce à l'Auto-tune.

Ce logiciel professionnel réussit le petit miracle de gommer les erreurs de chant et de fausses notes commises durant l'enregistrement d'un disque. Accessible à tous pour environ 600 euros, il est devenu, depuis dix ans, monnaie courante dans l'industrie du disque. "De Mylène Farmer à Madonna, tout le monde l'utilise, même les bons chanteurs", assure un producteur soucieux de garder l'anonymat pour mieux ménager les susceptibilités. "Seuls Céline Dion ou Charles Aznavour peuvent s'en passer", assure Gonzales, chanteur, pianiste et coproducteur avec Renaud Letang des albums de Jane Birkin, Philippe Katerine, Feist ou Dani.

Même la musique classique y aurait recours pour corriger une fausse note dans un concerto de violon enregistré en live.

 

Un effet Photoshop appliqué à la musique

 

Grâce à l'Auto-tune, également utilisé en concert, Britney Spears ou Paris Hilton peuvent ainsi donner l'illusion de chanter juste. Une petite tricherie? "L'Auto-tune ne transformera jamais un mauvais chanteur en virtuose. Il officie simplement comme un correcteur, mais il n'agit pas sur d'autres paramètres essentiels comme l'intention, l'expressivité, le charisme ou la prononciation du chanteur", précise Gonzales, lui-même adepte de l'Auto-tune pour ses albums.

 

Un point de vue partagé par Jean Lahcène, ingénieur du son réputé: "Sacha Distel refusait d'entendre sa voix traitée par l'Auto-tune. Quand je lui ai dit que Dionne Warwick et Barbra Streisand recouraient à ce logiciel, il a vite changé d'avis. La plupart du temps, ça se fait sans que l'artiste le sache. Il se fout de savoir si sa voix a été "auto-tunée" ou non. Seul le résultat compte."

 

Pour d'autres, l'Auto-tune serait synonyme d'uniformisation et de standardisation de la production discographique. "Les maisons de disques le préconisent de plus en plus du fait de la pression des radios commerciales... Mais il s'agit surtout des projets commerciaux où le marketing et le formatage dominent", souligne Franck Redlich, ingénieur du son pour Louise Attaque ou Louis Chedid. Bertrand Burgalat, chanteur, compositeur et producteur (notamment pour Valérie Lemercier), refuse mordicus le recours à l'Auto-tune: "Du coup, on trouve mes productions approximatives, mais je l'assume totalement."

Selon lui, l'Auto-tune aurait le même effet "néfaste" que le logiciel Photoshop sur l'image, la physionomie, donc notre perception du corps et de la beauté: "Les pubs et les magazines de mode nous ont habitués à des visages et des corps de rêve, mais totalement retouchés. De la même façon que Photoshop fausse notre regard sur la beauté, l'Auto-tune fausse et change notre écoute de la voix humaine. La perfection devient la norme. Or l'émotion passe aussi par les aspérités, les dissonances et les fausses notes."

 

Un point de vue partagé par Franck Eldrich: "La preuve vivante, c'est Dylan, avec sa voix nasillarde et ses fausses notes. Je ne suis pas certain que le charme aurait opéré de la même façon si sa voix avait été retouchée par l'Auto-tune."

 

Cher, avant Britney Spears

 

Mais l'Auto-tune possède également un potentiel créatif quand il est détourné de sa vocation "uniformisante". Conçu pour être imperceptible, l'Auto-tune avait été utilisé de façon déformante par la chanteuse Cher dans son morceau Believe (1998). Résultat: une voix, devenue mutante, distordue et synthétique, dans la tradition du Vocoder et du Talk Box, deux instruments de traitement de la voix respectivement utilisés dans l'électro et la funk.

 

Spécialistes du détournement de la technologique à des fins artistiques, les rappeurs ont exploré cette possibilité pour faire de l'Auto-tune un instrument à part entière. Sous l'influence de rappeurs comme T-Pain, considéré comme un virtuose dans ce domaine, le recours à l'Auto-tune devient synonyme de parti pris esthétique: déformer et agir sur le timbre de la voix, sa texture sonore... "Un peu comme un robot qui pleure", précise Gonzales. Désormais, l'Auto-tune s'impose comme la tendance des musiques hip-hop et pop. Il figure dans la majorité des tubes du moment. De Britney Spears (Kill the Lights) au rappeur français Booba (Illégal). Au risque de la saturation. Même si certains tirent leur épingle du jeu comme le rappeur Kanye West qui, dans son dernier album, 808's and Heartbreak, apporte un supplément d'âme à ses compositions grâce à un usage pertinent et inspiré de l'Auto-tune. Là encore, tout est question de dosage et de talent.

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 14:29

Vu sur owni.fr :

La soucoupe est immensément fière d'accueillir Jean Gonzague Saint Broute, le célèbre futuriste multimédias, diplômé de la JGSB High School of Telematics, « Master of Musical Telematics & Digital Strategy en ligne » et fondateur de la société 3614 Music

À propos de l'auteur Jean Gonzague Saint Broute
Photo CC Flickr The Artifex

Photo CC Flickr The Artifex

La soucoupe est immensément fière d’accueillir Jean Gonzague Saint Broute, le célèbre futuriste multimédias, diplômé de la JGSB High School of Telematics, « Master of Musical Telematics & Digital Strategy en ligne » et fondateur de la société 3614 Music (ouf !). Le CD n’est pas mort, nous apprend-il dans un billet salvateur.

- Futuriste Multimédias

- Diplômé de la JGSB High School of Telematics, « Master of Musical Telematics & Digital Strategy en ligne ».

- Fondateur de la société 3614 Music.

-Auteur de :

- « Punk Rock : Savoir Gagner pour Réussir grâce aux nouvelles technologies de l’information. » (JGSB Editions)

- « La télématique de demain au service de l’artiste mutimédia d’aujourd’hui. » (JGSB Editions)

- « Sauver le 45 tours à l’heure du numérique » (JGSB Editions)

- « La pop music face au défi informatique » (JGSB Editions)

- « Protocole Ethernet et Musiques Amplifiées » (JGSB Editions)

Outils sociaux interactifs :

Compte Twitter : http://twitter.com/3614music

J’entends de ci de là, dans les colloques, les soirées entre amis et même dans les surprises parties, des voix s’élever pour annoncer la fin du compact disque.

Je dis non.

Je dis erreur.

Ayant le sentiment que l’échange de bonnes pratiques et le débat d’idées nourrissent la pensée unique (qui s’avère la meilleure, puisque tout le monde pense la même chose, ce qui fluidifie les échanges), je vous livre le fruit de mes réflexions en :

10 bonnes raisons d’acheter des compacts disques
Raison N°1

Si tout le monde achetait des compacts disques, il s’en vendrait beaucoup plus (par voie de conséquence). Une solution simple à la crise de l’industrie du disque ?

Raison N°2

Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le compact disque se raye. C’est une bonne nouvelle, puisqu’il faut alors le racheter, ce qui relance l’industrie du disque.

Raison N°3

Le compact disque est un objet joli. Sous la lumière, il produit d’étonnants rayons multicolores. Comme un mini concert de Jean-Michel Jarre au creux de votre main.

Raison N°4

Il existe désormais de nombreux meubles fort pratiques, permettant de ranger soigneusement ses compacts disques. Le fameux MP3 ne peut pas en dire autant.

Raison N°5

Le compact disque permet à son possesseur de démontrer à son entourage qu’il le possède. En le montrant, tout simplement. Une consommation ostentatoire en phase avec son époque, permettant d’optimiser votre capital sympathie et/ou le taux d’admiration de vos proches. Mieux : rien ne vous oblige à effectivement écouter votre compact disque pour bénéficier de cet intéressant avantage social. Le MP3 ne peut en dire autant.

Exemple :

Sur les conseils d’un ami très au fait de la bienséance musicale, j’ai fait l’acquisition du compact disque « Tago Mago » du groupe de rock expérimental allemand Can. Je ne l’ai évidement pas écouté, puisque je n’y entends rien au rock expérimental allemand.

Néanmoins, ayant eu vent de l’aura de ces artistes, j’ai laissé le compact disque en évidence, pochette installée verticalement sur ma platine laser (il existe nombre de présentoirs en PVC, fort pratiques).

Un ami audiophile me rend visite:

(extrait de la conversation)

- Ami audiophile : Hé bien, Jean Gonzague, je ne me doutais pas que tu appréciais le rock expérimental allemand. Le « Tago mago » de Can : chef d’œuvre !

- Moi : Détrompe-toi, mon ami, j’en ai fait l’acquisition sur le site Fnac.com et depuis je l’écoute « en boucle », pour ainsi dire !

- Ami audiophile : Hé bien, dis-moi, quelle culture musicale. Je suis épaté. Tu es un ami formidable.

- Moi : C’est très aimable à toi, tu veux des chips ?

Cette astuce simple fonctionne également avec les artistes suivants : Captain Beefheart, Frank Zappa, The Residents, et The Zombies.

Et maintenant, admettons que je dispose de l’album « Tago Mago », du groupe de rock expérimental allemand Can en MP3, sur mon « disque dur externe ».

Un ami audiophile me rend visite :

(extrait de la conversation)

- Ami audiophile : Hé bien, Jean Gonzague, tu as un disque dur externe toi aussi ?

- Moi : Oui, j’en ai fait l’acquisition sur le site Fnac.com. Il fait 80 gigabytes. C’est fort pratique.

- Ami audiophile : Hé bien, dis-moi, ça me fait une belle jambe.

- Moi: C’est très aimable à toi, tu veux des chips ?

Les faits parlent d’eux-mêmes.

Raison N°6

La Raison n°5 est déclinable sur une entière collection de compacts disques. Vous pouvez faire très simplement étalage de votre culture musicale en laissant votre collection bien en évidence grâce au mobilier évoqué en Raison n°4.

C’est un avantage à ne pas négliger puisqu’il vous apportera une aura culturelle forte, à condition de prendre soin d’exposer les tranches des compacts disques à fort potentiel (Can, Captain Beefheart, Frank Zappa, The Residents, et The Zombies) et de dissimuler ceux que vous écoutez réellement (Jean-Jacques Goldmann, Vincent Delerm, Bénabar, Calogero).

Cette astuce ne fonctionne évidemment pas avec les vinyles, dont les tranches sont peu lisibles, et encore moins avec les supports dématérialisés, virtuellement invisibles pour tout visiteur.

Raison N°7

Il est strictement impossible d’échanger des compacts disques via l’Internet, pour une raison fort simple : le PVC dont ils sont composés ne peut transiter par les réseaux de télécommunications, y compris les plus avancés. J’ai moi-même tenté l’expérience. Voilà qui fait la nique aux piratins. Un moyen simple de soutenir l’industrie du disque.

Raison N°8

Les voitures de location sont désormais fournies gracieusement avec un lecteur de compacts disques. Très agréable en voyage, en automobile, et même en « bagnole » comme disent les jeunes.

Raison N°9

En achetant un compact disque, non seulement vous soutenez l’industrie du disque, mais vous contribuez à l’effort industriel et aidez les industries pétrolières, puisque l’objet comporte un boitier PVC très bien pensé.

Un beau geste à peu de frais.

Raison N°10

Le compact disque offre une bien meilleure qualité que le vinyle, faute de quoi il n’aurait pas été inventé et encore moins vendu plus cher. Ne soyons pas naïfs.

Jean Gonzague Saint Broute

Futuriste Multimédias

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 14:14

Vu sur owni.fr :

Par Virginie Berger

Oui, on peut encore gagner de l’argent avec sa musique…

….mais différemment.

2,5% de la production musicale représente 70% de la diffusion radio…Et l’an passé, 90 % des revenus des ventes en ligne sont allés à seulement 10 % des groupes. Il devient de plus en plus dur de développer et exposer de nouveaux talents, or c’est là que tout reste à faire.

On entend souvent l’expression “S’adapter ou mourir” concernant les maisons de disques. Je suis d’ailleurs la première à l’utiliser…

Ça peut sembler exagéré, menaçant… mais pour l’industrie musicale, il s’agit des deux seules alternatives. Et elles n’ont jamais semblé aussi réelles. Dans les prochains mois, EMI pourrait très bien disparaître. Et toutes les grandes maisons de disques se jettent à corps perdu dans des batailles perdues d’avance.

Alors que leur principal concurrent est la gratuité, elles ne se focalisent que sur l’éradication du partage de fichiers illégaux alors qu’elles devraient rentrer en concurrence frontale avec le gratuit et proposer des produits à forte valeur ajouté.

Imaginons que les maisons de disques aient compris cela il y a 10 ans au lieu de faire de la lutte contre le téléchargement illégal le cœur de leur business model. Nous aurions des fichiers DRM Free et un Itunes interopérable depuis des années…

S’adapter ou mourir donc…

Mais il reste de nombreux et différents leviers de monétisation (voir mon article sur http://digitalmusic.tumblr.com/post/330391306/quels-sont-tous-les-canaux-de-revenus-potentiels-pour) et de nouveaux business modèles émergents, permettant aux artistes (comme aux labels) de pouvoir vivre de la musique.

Le marketing direct to fans – ensemble d’actions marketing se concentrant principalement sur la monétisation de la relation artiste et fan – est en plein développement. Ce business model ne dépend plus uniquement de l’air play radio ou les diffusions de clips en TV. Il dépend principalement de la relation entretenue entre les artistes et leurs fans.

Mike Masnick (rédacteur en chef de Techdirt) l’a très bien théorisé avec cette formule :

Connecting with Fans (CwF) + Providing a Reason to Buy (RtB) = $$$

En résumé, trouvez vos (vrais) fans, fidélisez les, donnez leur une raison d’acheter et à cette condition vous gagnerez de l’argent.

De nombreux artistes, maintreams ou indépendants ont radicalement changé de modèle marketing pour utiliser principalement le marketing direct to fan avec succès. Parmi les plus connus, citons les exemples de Nine Inch Nails, Radiohead, Imogen Heap, Amanda Palmer, David Byrne, les Beastie Boys, Weezer, Jonah Matranga, Exsonvaldes ou Cyril Paulus pour la Franc e…

Cela peut sembler assez facile: l’artiste entre en contact avec ses fans, leur donne une raison d’acheter et monétise. Mais comment savoir qui sont ses fans? Comment rentrer en contact avec eux?

Comment attirer leur attention quand il y a à peu près 6 millions d’artistes sur MySpace? Cela peut paraître simple pour NIN et Radiohead, qui ont bénéficié du soutien de leurs labels pendant des années, et qui possédaient un public déjà très important lorsqu’ils ont décidé de quitter leurs labels respectifs. Alors comment un artiste en développement, seul, peut émerger, attirer l’attention et gagner de l’argent?

Est-ce que le marketing direct to fan n’est pas mieux adapté aux artistes établis ou réfugiés des majors ?

En fait, cela est très simple si vous comprenez bien l’essentiel de ce modèle.

Le cas Trent Reznor

Trent Reznor, l’homme derrière le groupe Nine Inch Nails, a fait de très nombreuses expériences qui démontrent bien comment fonctionne ce modèle. Il en est même devenu le véritable précurseur et chef de file.

Reznor a toujours fait en sorte d’être proche de ses fans et a créé un des meilleurs sites d’artiste, avec forums, chat rooms et de nombreuses possibilités d’interaction. Il encourage également les fans a réellement interagir les uns avec les autres.

Alors que Warner Music a bloqué tous les clips de ses artistes sur Youtube pendant des mois, Reznor regroupe sur la home page de son site web toutes les vidéos prises par ses fans lors de ses concerts (il encourage ses fans à prendre photos et vidéos). Il a même créé une application Iphone gratuite qui permet à ses fans de se retrouver, de communiquer les uns avec les autres, et de partager photos et vidéos.

Tout le propos de Reznor est de bien comprendre comment attirer et se connecter avec ses fans et de les aider à mieux se connecter les uns aux autres, comme s’ils faisaient partie d’un club.

Et à partir de là, on a toutes les raisons d’acheter (Rtb=Reason to buy). Et Trent Reznor donne toutes les raisons d’acheter. Récemment, il a décidé de mettre en ligne gratuitement tout ce qu’il enregistrait. En effet, sachant que sa musique sera de toute façon sur les sites de partage de fichier, il ne voit aucune raison de perdre son temps à combattre cet état de fait.

Par contre, il ajoute à sa musique tellement d’options que les gens ont de toute façon envie de l’acheter. Lors de la sortie de son album Ghosts I-IV, il a mis en ligne tous les titres sous une licence Creative Commons permettant à tout le monde de les partager en ligne gratuitement.

Mais il a également mis en place des “raisons d’acheter” très simples. Vous pouviez acheter le CD 2 disques pour 10 $. Vous pouvez également acheter le Deluxe Edition pour 75 $ (coffret, CD, DVD, Blu-ray et un album photo).

Il a également mis en vente 2500 exemplaires d’un coffret Ultra Deluxe limited Edition à 300 $. Avec le coffret, vous aviez CD, DVD, Blu Ray, Vinyls de haute qualité et album de photos très rares sur une impression haute qualité. Mais, le plus intéressant est que Reznor a signé lui-même tous les coffrets. De sa main.

Au final, il a vendu en moins de 30 heures les 2.500 coffrets pour un total de 750.000 $.

Si l’on regarde de près les chiffres de Reznor, on s’aperçoit qu’il donne sa musique, soit, mais que cela ne signifie pas qu’elle est gratuite.

En étant toujours au plus près de ses fans, il leur a donné une raison d’acheter. Et c’est ce qu’ils ont fait !

Dans la seule première semaine de sortie de son album, Trent Reznor a engrangé 1,6 million de dollars.

L’idée que l’on ne peut pas rivaliser avec le gratuit ou que le gratuit signifie qu’il n’y a pas de business model est un mythe. Quand la musique devient gratuite, cela ouvre de nouvelles opportunités pour des business modèles efficaces.

Le dernier album de Reznor, « The Slip », sorti il y a quelques mois, était également gratuit. Mais il est sorti le jour même de l’annonce de la tournée de la prochaine tournée de Nine Inch Nails. Ce que Trent Reznor demandait ? De lui laisser une adresse email si vous téléchargiez son album. Dès que vous aviez donné votre email, vous pouviez ensuite télécharger ses titres, en format FLAC (meilleur que le simple MP3).

Mais comme vous aviez laissé votre adresse email, vous avez donc reçu un email vous informant de la tournée, dans votre ville ou pas loin… et les tickets sont partis à toute vitesse.

La musique gratuite n’a pas nui à la capacité de Reznor à gagner de l’argent. Elle l’a même renforcée.

Alors oui me direz-vous mais Reznor n’est vraiment pas représentatif. Car après tout, sa fanbase, il l’a construite alors qu’il était encore signé sur un label. Et c’est ce « vieux modèle » qui lui a permis de sortir des albums, d’en faire la promotion, de construire sa fanbase et devenir une star du rock.

Alors même si on peut ergoter sur la conséquence réelle de sa signature dans un label dans la réussite actuelle de Reznor, il est intéressant d’étudier comment ce modèle marche pour de nombreux artistes, très différents, des superstars aux artistes en développement.

John Freese: une stratégie radicale

Josh Freese est un batteur, qui apparaît sur plus de 100 albums et se produit avec de nombreux groupes. Il a joué avec Nine Inch Nails, Guns N’Roses, Sting, Devo, The Vandals, The Offspring. Pourtant, en dehors des cercles spécialisés, il n’est pas vraiment connu. Quand il sort son deuxième album solo, Since 1972 , en mars 2009, il décide de mettre en place un système similaire à ce qu’avait fait Reznor sur Ghosts I-IV mais adapté à sa propre personnalité – En résumé, un peu extrême…

 

Il y avait donc la possibilité d’acheter la musique et les CD pour vraiment pas cher. Mais pour 50 $, John Freese vous appelait directement et vous pouviez lui parler 5 minutes, en lui posant toutes les questions que vous vouliez sur lui ou ses amis. Pour 250 $ vous pouviez déjeuner avec lui et pour 500 $ vous déjeuniez dans un restaurant très haut de gamme. Les déjeuners se sont vendus en une semaine environ.

À 2.500 $ (dans la limite de 5 packages), il vous donne une leçon de batterie (et vous pouvez garder une de ses caisses claires). Vous pourrez également visiter le musée de cire de Hollywood avec Freese et un de ses amis rockstar (à choisir dans une liste). Et puis vous pourrez aussi choisir 3 vêtements dans sa garde robe et les garder.

A 10,000 $, vous dinerez avec Freese et un de ses amis rockstar, avant d’aller à Disneyland toujours avec Freese. Et à la fin de la soirée, vous garderez la Volvo break de Josh – après l’avoir déposé chez lui. Evidemment, il n’y avait qu’un seul package de disponible.

Il y avait aussi des packages à 20.000 $ et à 75.000 $ avec des offres comme avoir Freese comme batteur dans votre groupe ou l’avoir comme assistant personnel pendant quelques semaines. Vous pouvez aussi partir en tournée avec lui. Il pourra même écrire et enregistrer une chanson sur vous. Un adolescent de Floride avait acheté l’option à 20.000 dollars, et a passé une semaine avec Freese, dont une nuit sur le Queen Mary, une soirée pizza chez et avec Mark Mothersbaugh (de Devo) et un mini-golf avec le chanteur de Tool.

C’est quoi être un artiste maintenant?

Alors là, on me dira, oui, mais est-ce qu’un artiste doit faire ça, ce n’est vraiment pas son métier… Oui mais d’abord, c’est quoi être un artiste maintenant? ne doit-il pas se poser la question constamment de comment monétiser, de comment se rendre visible, aller chercher du public..Et puis enfin, personne n’a obligé Freese à quoi que ce soit. Il a composé ses packages et s’est amusé tout seul. Et il ne conseille à personne de le faire. ET je ne le conseille pas non plus, ce qu’a fait Freese est plutôt radical.

Mais en se faisant connaître, en créant sa base fans, en leur donnant quelque chose qui avait réellement de la valeur (et qui lui plaisait), il a crée un business model qui a marché.

Bon, alors oui, d‘accord me dira t’on, mais Freese est un produit de la vieille industrie, il a des amis rock stars, ce n’est pas juste…

Jill Sobule: être proche de ses fans pour financer son album

Parlons alors de Jill Sobule, qui avait produit un hit en 1995 avec “I Kissed A Girl” (non non pas celui de Katy Perry). Depuis, elle a été virée par 2 majors puis 2 labels indépendants. Elle a donc décidé de faire appel à ses fans pour financer son nouvel album. Elle était déjà proche d’eux via Facebook, en lançant des concours tous les jours, en chattant, répondant aux questions…

Elle a donc lancé son site web «Jill’s Next Record» en offrant, comme Reznor et Freese de nombreux packages pour inciter ses fans à financer son album. En payant 200 $, ils avaient par exemple un accès gratuit à tous ses concerts. Ils pouvaient même avoir leur propre chanson de remerciement. Pour 5000 $, elle fait un concert chez vous, et n’a aucun problème à ce que vous fassiez payer l’entrée. Elle a fait environ 6 concerts. Pour 10,000$, vous pourrez chanter sur l’album. En fait, au départ, elle avait proposé ce package comme une blague, mais une femme au Royaume-Uni l’a acheté. Jill l’a donc fait venir à Los Angeles pour lui faire faire les chœurs sur son album.

Son objectif était de recueillir 75,000$, sans avoir aucune idée de ce qu’elle pourrait récupérer. Au final, elle a levé 80.000$ en 53 jours. Grâce à ça, elle est rentrée en studio, elle a enregistré son album et a pu embaucher un producteur.

Encore une fois, là vous pourrez me dire « oui, mais bon, elle avait enregistré un titre en 1995, alors ça compte pas.. », sauf que bon, depuis 1995, elle a été virée de 4 maisons de disques…

Corey Smith: donner sa musique peut rapporter gros

Alors, parlons de Corey Smith. Début 2000, Smith était un professeur de lycée, et artiste nuits et week-ends. Il a décidé de se consacrer uniquement à la musique. Il a commencé à tourner, en se concentrant particulièrement sur la construction de sa fan base en utilisant son site et réseaux sociaux.

Il donnait toute sa musique gratuitement sur son site web pour ramener des gens à ses concerts. Il offrait également des tickets en pré-vente à seulement 5$ (pour ses concerts), ce qui incitait ses fans à justement élargir le cercle en incitant famille, amis à en acheter. Il a donc considérablement développé sa fanbase. Il a également essayé différentes expériences et notamment celle de ne plus donner gratuitement sa musique sur son site web. Résultat: ses ventes sur Itunes ont diminué.

En 2008, Corey Smith a gagné près de 4 millions$, en grande partie grâce aux concerts qu’il a initié grâce à son site et réseaux sociaux. Et tout en donnant sa musique gratuitement, il a tissé des liens avec les fans en leur donnant une raison d’acheter.

Fanfarlo + Stratégie numérique réussie = succès

Fanfarlo est également un très bon exemple de l’utilisation du marketing direct to fan pour un groupe en développement. L’album du groupe, alors seulement travaillé par leur maison de disque sur Itunes s’est vendu à 850 exemplaires.

Le groupe, en reprenant la main sur son marketing et en s’associant avec TopSpin Media a alors vendu 13 000 albums. Sans compter l’accroissement très important du public à leur concert et l’augmentation des ventes de merchandising.

Ils ont appliqué différentes techniques, très simples, déjà utilisées avec succès par les vétérans du Direct to Fan (Nin, Weezer, Beastie Boys…): site web constamment remis à jour, points d’accès digitaux multiples mais très simplement gérés Flickr, YouTube, Facebook…), newsletters, emails, recommandation de groupe plus connus (Sigur Ros en l’occurrence a beaucoup recommandé Fanfarlo comme avait pu le faire John Mayer avec Passion Pit), offre de promotion spéciale sur l’album vendu à 1$ pendant quelques jours, applications et widgets…

Donner leur musique à 1$ n’a pas fait baisser les ventes. Bien au contraire. Cela a attiré de très nombreuses personnes sur le site. Qui ont écouté la musique. Puis acheté l’album et différents packages.

Alors bien sûr, tout le monde ne peut pas se payer le luxe d’être recommandé par Sigur Ros.

The Lights Out et le hashtag magique

The Lights out, groupe basé à Boston souhaitait développer leur visibilité et acquérir de nouveaux fans pour leurs tournées. Ils ont donc décidé d’organiser des concerts flash mob via twitter. Ils ont demandé à leurs followers quels étaient les meilleurs endroits, ont créé un événement sur Facebook, puis un hashtag sur Twitter pour regrouper tous les messages. Ce qui a décuplé l’intérêt des followers de leurs followers qui voulaient en savoir plus sur le pourquoi de l’hashtag, et ce hashtag s’est vite transformé en générateur de viralité. Le groupe a continué à twitter de l’événement et après, en repostant des photos, des commentaires. Au final, 70,000 impressions (couverture medias, twitter, twitpic) sur eux.

Jonathan Coulton: un morceau gratuit par jour

Jonathan Coulton était un programmeur informatique. En septembre 2006, il a décidé d’écrire, d’enregistrer et de sortir une nouvelle chanson par semaine pendant un an – toutes publiées sous licence Creative Commons, (ce qui veut dire que n’importe qui peut les partager). Et ça a bien été partagé.

Coulton est devenu une vraie sensation sur le web, et de plus en plus de fans le suivaient. Certains ont même créé des vidéos pour ses titres. Il vit maintenant de ses tournées, qu’il a initiées via le web. Il est également connu pour ses petites phrases comme “…you’ve got a more advanced recording studio in your laptop than the Beatles had when they made Sgt. Pepper’s, so record your music yourself.” Ou “Send out a million pieces of yourself to interact with potential fans. If they’re out there, they’ll find you — and hopefully sometime after that, give you money.”

Moto Boy: l’avenir est dans les boîtes à musique

Moto Boy est un auteur-compositeur interprète suédois sur le label « Songs I Wish I Had Written ».

Moto Boy et son label ont décidé de mettre tous ses titres sur les sites de partage de fichiers y compris The Pirate Bay. Mais dans le même temps, Moto Boy travaille beaucoup pour se connecter et interagir avec ses fans. Sur son site web, il encourage les fans à interagir avec sa musique. Quand ces fans ont commencé à filmer ses concerts et à les poster sur Youtube, son label a été cherché les meilleures pour les regrouper et en faire un « maxi concert YouTube ». Rien à voir avec certains labels qui forcent les artistes à retirer le contenu.

Même si sa musique est gratuite, il continue à se connecter de manière étonnante avec ses fans. L’année dernière, il a vendu sa musique dans des coffrets boites à musique. Il a même lancé des boites à musique en édition limitée (25) fabriquées à la main, signées par lui-même, avec un CD , les partitions et paroles. Tisser des liens avec les fans et leur donner une raison d’acheter au-delà de la musique a fait de Moto Boy un artiste reconnu en Suède.

Amanda Palmer: Do It Yourself 2.0

Amanda Palmer est la chanteuse des Dresden Dolls, un « duo punk cabaret » et a enregistré un album solo sur le label Roadrunner (filiale de Warner Music). Comme elle a trouvé qu’ils géraient plutôt mal sa promotion, elle a décidé de prendre les choses en main.

Elle a donc été chercher ses fans directement sur les réseaux sociaux, en étant notamment très active sur Twitter. Elle a ensuite offert des concerts flash un peu partout où on l’appelait. En Juin 2008, elle a fait un concert flash sur une plage de Los Angeles en proposant un titre qu’elle avait écrit le matin même suite à la suggestion d’un fan sur Twitter.

Ça a donné un super clip vidéo tourné par un fan. Elle a réussi à créer également son propre business model. Un soir, en discutant avec ses fans sur Twitter, elle a lancé l’idée de faire du merchandising avec des t-shirts qu’elle customiserait personnellement. Elle a tout mis en place en quelques heures (via des sites de merchandising sur internet) et a vendu pour 11.000 dollars de merchandising en quelques jours. Une autre nuit, via sa webcam, elle a lancé en direct une vente aux enchères en ligne pour différents articles de sa tournée, qu’elle personnalisait. En trois heures, elle a gagné 6.000 $.

Il y a encore quelques semaines, elle disait n’avoir toujours pas touché la moindre redevance de la part de son label sur son album.

Elle vient de quitter son label, et a écrit de nombreux articles sur sa nouvelle liberté et sa volonté de travailler et monétiser différemment sa musique.

Matthew Ebel: l’abonnement pour vivre de sa musique

Matthew Ebel est un chanteur de Boston qui a commencé à construire sa fanbase en jouant en live et en étant très actif sur les réseaux sociaux. Il a ensuite décidé de lancer son propre abonnement « backstage ». Pour 5$, 10 $ ou 15 $ par mois, les fans ont accès à différentes prestations, dont l’accès à des nouveaux titres toutes les semaines.

Selon leur abonnement, ils ont accès à des concerts, des cadeaux surprises, du merchandising ou des prestations uniques. Au final, Ebel réussit à vivre de sa musique à plein temps. Les abonnements représentent près de 40% de ses revenus, le reste provient de ses concerts, ventes de CD et ventes digitales. Tisser des liens avec les fans et leur donner une vraie raison d’acheter a fait en sorte qu’il peut avoir une carrière de musicien.

Moldover: l’avenir est dans les boîtes à musique

Moldover est un musicien électro de San Francisco. Il a eu une idée rigolote pour son nouvel album. Faire de la boite du CD un instrument de musique à lui tout seul. En cliquant sur un bouton, on a accès à tous les titres, avec possibilité de modifier et jouer avec. Il y avait même des capteurs de lumières et la possibilité de brancher la boite à son PC ou à un système audio.

Au final, alors que les CD étaient vendus à 50$, la demande a été beaucoup plus forte que l’offre. Donc même si on nous dit que personne ne paie pour la musique, en proposant quelque chose de très différent, cet artiste moins connu a réussi à attirer l’attention sur lui et à vendre.

Cyril Paulus: en France, Internet marche, aussi

Cyril Paulus est un chanteur compositeur, ayant sorti un album chez Sony en 2006, et remercié par sa maison de disque en Février 2009. Il a lancé sa propre plate-forme.

Le postulat de base était qu’il voulait faire en sorte que ses fans entendent son album. Il a donc décidé de ne pas le vendre mais de vendre un abonnement à son site. Il y a 3 formules 1 mois, 6 mois, et 12 mois, celui d’un mois coûte 6,99€ (ce qui revient à dire que rien que pour l’album, c’est 30% moins cher que sur les itunes et autres).

Il offre donc à ses abonnés le nouvel album, tous ses anciens titres en écoute illimitée, ses nouveaux titres au fur et à mesure, et d’autres avantages, comme une webtv qui diffuse en continu et propose des émissions spéciales 2 fois par mois, une messagerie vidéo pour que ses fans puissent se filmer et envoyer des messages, à lui ou à la communauté (encore une fois interaction entre les fans et lui et entre la communauté), et par la suite, des tarifs réduits sur les places de concerts…

Pour ça Cyril s’est formé à Final Cut pour la vidéo, a investi dans de bonnes caméras, a financé l’enregistrement de son album, s’est greffé une case “chef d’entreprise” et a rationalisé chaque centime investi…

Résultat : ouverture le 15 décembre 2009 et ça marche. Comme il dit, il est 10 fois plus heureux quand un abonné décide de renouveler son abonnement pour un an, que quand il vendait 100 albums en 2007.

Tout ça ressemble beaucoup à ce que fait Trent Reznor me direz-vous. Oui, sauf que Cyril Paulus n’avait jamais entendu parler de ce que faisait Trent Reznor. Preuve que ce Direct To fan semble naturel à beaucoup d’artistes.

Charly et sa drôle de dame: le saut dans l’Internet

Charly et sa drôle de dame est un artiste en développement, mais en vrai de vrai développement. Il a commencé il y a quelques années et toujours pas de label, de tourneur, de manager, de fans…

Qu’est ce qu’il a fait?  Il s’est remis en question et s’est dit que sa communication n’est peut-être pas la meilleure. Il investit donc Twitter, arrive à se construire une petite communauté de fans, construit un site à son image, se bâtit une histoire…  le résultat : il n’a toujours pas de tourneur, de manager, mais il a des fans. Et son nom commence à circuler, sa signature commence à être reconnue… en quelques mois, il a fait plus qu’en quelques années.

Exsonvaldes dans ton salon

Exsonvaldes est un jeune groupe rock folk français. Troisième album soit, mais pas beaucoup de visibilité media. Qu’importe, inspiré par l’exemple de Jonah Matranga aux Etats-Unis, déjà très actifs sur Internet (ils sont sur Twitter, Facebook, ont leur propre site et un Bandcamp), ils décident de développer leur visibilité et leur fan base en faisant des concerts en appartements.

Ils lancent une invitation un peu comme une boutade à la fin d’un concert (« Hé, on va dans telle ville, quelqu’un pour nous accueillir chez lui pour un concert ? »), et au final ont fait un peu plus de 40 concerts en appartements maintenant (en plus de leur tournée). Le résultat : augmentation de leur notoriété, visibilité, et de leur fans base (oui car celui qui invite invite des gens qui ne connaissent pas forcément Exsonvaldes) et des ventes de leur merchandising.

En effet, ils vendent du merchandising à la fin de chaque concert en « pay what you want » (vous donnez ce que vous voulez). Au final, ils gagnent 20% de plus sur le merchandising que sur des prix fixés. Pourquoi? Grâce à l’interaction. Assister à un concert gratuitement, qui vous plaît, avec un artiste à quelques mètres de vous, ça crée un vrai lien émotionnel. Et ça se voit sur les ventes…

Bien sûr, ce ne sont que des artistes, mais tous ces nouveaux modèles sont en train d’impacter l’écosystème.

Des entreprises innovantes pour soutenir ses artistes 2.0

De nouvelles entreprises se sont créées, comme TopSpin, Nimbit et Kickstarter pour soutenir les artistes (et/ou les labels) dans ces évolutions. TopSpin aide les artistes (et/ou labels) à mieux communiquer avec leurs fans et à monétiser. Et on constate que quand c’est bien fait, les gens achètent. Par exemple, un artiste travaillé par TopSpin voit le panier moyen de ses fans atteindre les 100 $, et plusieurs artistes ont un panier moyen de fans à 50 $.

Dire que les gens ne veulent que la gratuité n’est pas corroboré par ces exemples. Dans l’ensemble les artistes utilisant TopSpin ont panier moyen d’achat par les fans à 20 $ …donc plus que le prix d’achat d’un CD.

Et, bien sûr, les labels ont un rôle à jouer. Il s’agit d’un business model pour les artistes et pour les labels. Le futur est le direct to fans. Et ce futur est le même pour les labels.

D’ailleurs, certains labels comme Universal Motown indique que les artistes qui ne comprennent la nécessité et la responsabilité de communiquer avec leurs fans ne sont probablement pas des artistes qu’ils signeront:

There may be some indie hipper-than-thou artists who want to let the music speak for itself, they are probably not for us. We believe an artist has a responsibility to communicate with their audience…We embrace the world of technology and the vast improvements in communication.

Cameo Carlson, executive vice president at Universal Motown Republic Group.

Dans ces domaines, Universal Music vient d’ailleurs de finaliser un partenariat avec Mozes et Big Champagne et Warner Music avec Cisco. Certains gros artistes majors n’ont pas attendu ces partenariats pour se lancer dans le direct to fan. Mariah Carey, Lady Gaga, Prince ou Bowie l’utilisent depuis longtemps.

Un album de remix fait par des fans

Terry McBride est le patron de Nettwerk, un label canadien qui utilise ces business models avec beaucoup d’artistes différents. Il a déclaré que le droit d’auteur ne voudrait plus rien dire d’ici une décennie, et qu’il essaie donc d’agir en conséquence. Son objectif prioritaire est de s’assurer que chaque action lui permet de réellement communiquer avec les fans de ses artistes.

Avant la sortie l’album de l’artiste K-OS (Hip hop), ils avaient lancé sur internet toutes les pistes de l’album, permettant aux fans de faire leur propre mix. Ce n’était même pas un remix car les titres n’avaient même pas encore été mixés.

Plutôt que de s’angoisser à cause des fuites éventuelles sur l’album, ils ont préféré laisser les fans faire ce qu’ils voulaient des titres, sans s’en inquiéter. Ils ont proposé ensuite aux fans de mettre leurs mix sur un site, de voter et les meilleurs mix ont été mis sur un album. L’album pro et l’album fan ont été lancés en même temps.

De nombreux fans ont achetés les deux albums qui se sont retrouvés en même temps dans le top 50.

Il faut donc arrêter la nostalgie du « avant c’était le bon temps » pour se concentrer véritablement à développer ces business models. Ce marketing n’a rien de nouveau. Il s’agit simplement d’un retour aux racines. L’artiste qui va s’adresser directement à ses fans. Et Internet permet maintenant de le faire rapidement, facilement et mondialement…Je ne dis pas que le marketing direct to fan est la seule olution. Je pense simplement qu’il s’agit d’une des solutions, parmi d’autres, à ne pas négliger.

Le connect to fans: un retour aux sources

D’ailleurs dans le milieu des années 1970, le groupe folk canadien “Stringband” réunissaient les noms et adresses de ses fans à chaque concert et leur envoyaient des cartes postales pour les informer des concerts, des fêtes, nouveaux albums….Pour leur 3ème album (1977), ils ont demandé à leurs fans de les aider (10 $ ou 15 $). Ceux qui les aidaient étaient invités à faire les chœurs en studio avec le groupe pour compléter l’album, et l’album a été appelé «Merci aux personnes suivantes….” avec les noms des centaines de gens qui les avaient aidés imprimé sur la pochette du disque, et quelques centaines d’autres sur la page d’insert … le disque a été envoyé à chaque donateur (frais de port avait été payé avec les dons).

Donc cette formule du CwF + RtB peut être valable n’importe quand.

Encore une fois, toutes les campagnes marketing sont différentes, et doivent être pensées en vue d’améliorer les forces et opportunités de chaque artiste. Les outils vont également continuer à évoluer mais le principe de déterminer ses objectifs principaux (« Je veux que mon widget soit sur 100 sites cette année » ou « 50 000 visiteurs uniques ce mois ci » ou que « mon titre soit écouté 10 000 fois » ou que » j’arrive à collecter 5000 emails de fans » ou que « le panier moyen d’achat de mes fans soit de 30 € sur mon site ») et de travailler à développer sa fanbase pour les atteindre ne changera pas. Nous n’en sommes qu’au démarrage du direct to fan.

Des maisons de disques aux maisons de musique

Le rôle des maisons de disques doit également évoluer. Son rôle de base, indispensable, ne changera pas, en facilitant la commercialisation et la distribution des artistes. Imaginons maintenant que les maisons de disques deviennent des maisons de musique, vendent des gammes de produits beaucoup larges que des CD, permettent aux artistes de proposer des packages à valeur ajouté et donnent également une chance réelle à la distribution digitale en comprenant qu’Internet n’est pas qu’une plateforme de distribution, mais un moyen réel de diffusion et de monétisation.

Imaginons également qu’elles comprennent pleinement le rôle du consommateur, améliorent sa connaissance et son suivi (un consommateur n’est pas seulement un acheteur ou un pirate).

Imaginons qu’elles utilisent un music marketing créatif, utilisant les nouvelles technologies, nouveaux outils et réseaux sociaux, mixant la musique,graphisme, social, communautaire et recommandation….

Plus que jamais, la musique est et doit rester une expérience et non un produit…

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 09:44

Vu sur Numerama :


Le dernier rapport de l'IFPI note une progression du marché de la musique dans plusieurs pays clés, comme la Suède ou le Royaume-Uni. Cependant, si l'organisme en charge de défendre les droits des maisons de disque affirme que le durcissement législatif est à l'origine de ce "retour à la croissance", il oublie de mentionner d'autres facteurs, comme le développement des offres légales alternatives et de la montée en puissance des autres moyens de piratage.

 

 

 Comme chaque année, l'IFPI a publié son rapport sur l'état de l'industrie du disque à travers le monde. Et comme à chaque fois, l'organisme chargé de préserver les droits des maisons de disques a cherché à saisir les raisons qui, selon lui, affecte depuis plusieurs années ce marché. Cependant, la dernière publication de l'International Federation of the Phonographic Industry sur ce sujet tranche sensiblement avec les précédents rapports.

Et pour cause. Selon les conclusions de l'IFPI, pas moins de treize pays ont enregistré un "retour à la croissance" dans le secteur musical. Cela concerne des pays aussi divers que l'Australie, le Brésil, la Corée du Sud, le Mexique, le Royaume-Uni ou encore la Suède. Une situation évidemment vue avec plaisir des ayants droit, qui estiment que c'est bien le durcissement législatif qui a permis le retour des consommateurs.

"Les marchés de la Corée du Sud et de la Suède en particulier sont marqués par un fort retour à la croissance, montrant ainsi qu'un renforcement de l'environnement juridique peut aider favorablement les ventes légales de musique" note l'IFPI sur son site web. Deux exemples que l'organisme n'a pas choisi par hasard. En effet, ces deux pays ont par le passé fait passer des lois anti-piratage particulièrement draconiennes.

 

La Suède par exemple a transposé l'année dernière une directive européenne sur le renforcement des droits de propriété intellectuelle (IPRED pour Intellectuel Property Rights Enforcement Directive). Celle-ci donne de nouveaux moyens aux ayants droit, en leur permettant d'exiger certaines informations personnelles sur les individus suspectés d'enfreindre le droit d'auteur afin de les poursuivre à travers le système judiciaire.

Le durcissement de la politique anti-piratage en Suède s'était également manifesté à travers le procès contre les administrateurs de The Pirate Bay. On se souvient des lourdes peines prononcées en première instance, puisque les quatre accusés avaient été condamnés à un an d'emprisonnement et trois millions d'euros de dommages et intérêts. Le motif était clair : ils avaient fourni illégalement un service de recherche de contenus contrefaits.

À l'inverse, l'IFPI a souligné que les pays qui n'ont pas "mis à jour" leur droit national ont continué d'enregistrer une baisse des ventes dans le secteur de la musique. C'est le cas de l'Espagne et du Canada, deux pays souvent présentés comme particulièrement laxistes en matière de protection des droits, et ayant une tendance trop marquée à protéger les droits des internautes, même lorsqu'ils s'adonnent à du piratage.

 

Comme nous l'avions expliqué auparavant, l'Espagne n'est pas vraiment le chantre de la lutte anti-piratage. La situation est telle que des ayants droit locaux ont menacé de poursuivre le gouvernement pour négligence. Une forme de jurisprudence s'est également installée, puisque de nombreuses décisions de justice ont été favorables aux internautes, comme le jugement d'un magistrat espagnol légalisant le partage via P2P ou encore l'opposition des opérateurs téléphoniques et de certaines personnalités politiques espagnoles et européennes au principe de la riposte graduée. Sans parler du projet gouvernemental de  faire de l'accès à Internet en haut-débit un droit, histoire de couronner le tout.

 

Cependant, l'IFPI s'est bien gardé de présenter les choses ainsi. L'organisation a plutôt décrit ces pays comme n'étant pas alignés sur les "standards internationaux". Un clin d'oeil involontaire au projet de traité international ACTA ? Depuis la publication de la version consolidée du texte (notamment la section concernant Internet), les choses se sont accélérées pour installer l'accord commercial anti-contrefaçon dans les législations nationales. Il est prévu qu'un texte final soit signé par les négociateurs dès cette année, et qu'il soit présenté à la Commission Européenne et au Conseil européen fin 2010, pour une ratification courant 2011.

Cependant, l'étude de l'IFPI est encore une fois à sens unique. Certes, il n'est pas impossible que les modifications législatives aient entrainé une relance de la consommation de la musique dans certains pays. Cependant, ce retour à la croissance ne peut pas être que le fait uniquement d'un durcissement législatif. Preuve en est, de nouveaux modèles sont apparus ces dernières années, comme Spotify en Suède ou Deezer et Jiwa en France.

Spotify, par exemple, repose sur un modèle économique très spécifique, puisqu'il s'agit du freemium. Concrètement, il propose à la fois un accès gratuit à un service et une offre payante (à 9,99 euros par mois) pour bénéficier de fonctionnalités et avantages supplémentaires (mode hors-ligne, meilleure qualité d'écoute, fonctionnalités pour téléphone portable, absence de publicités sonores...).

Si le modèle économique reste fragile, il n'en demeure pas moins qu'un accès gratuit, légal, de qualité et soutenu par les ayants droit est la meilleure façon d'inciter les internautes à se tourner à nouveau vers des solutions légales. Pour Spotify, le pari est réussi, même s'il cherche à convertir encore plus d'utilisateurs (7 millions à ce jour) en abonnés (320 000 à l'heure actuelle), pour assurer sa pérennité.

 

De plus, l'IFPI semble omettre que si les législations deviennent plus dures, cela ne signifie pas pour autant que le piratage se casse la figure. L'année dernière, pour prendre à nouveau l'exemple de la Suède, l'IPRED avait entrainé une chute d'environ un tiers du traffic global d'Internet en Suède dès le lendemain de l'entrée en vigueur de la loi. Cependant, cette baisse ne dura qu'un temps puisque le trafic a rapidement retrouvé son cours normal.

Ce durcissement a entrainé des conséquences collatérales néfastes pour l'IFPI et les ayants droit en général, puisque cette loi a accéléré le succès du Parti Pirate aux élections législatives européennes. Les internautes suédois n'ont rapidement plus eu peur de la loi, dont ils contestent la légitimité sociale, et ont adopté massivement des techniques alternatives de téléchargement, notamment en payant des abonnements à des VPN qui les mettent à l'abri des chasseurs d'adresses IP.

 

Certes, plusieurs études et sources ont mis en avant que le partage de fichiers a sensiblement augmenté, tantôt que la consommation légale de musique ou de vidéos a elle-aussi sensiblement augmenté. Mais à quel prix ? Tout ce que pouvait dès lors faire l'IFPI, c'est d'applaudir des deux mains l'augmentation de 10 % des ventes de musique en Suède en 2009. Et ce constat peut se voir dans d'autres pays, comme la France.

Début mars, nous évoquions une étude conjointe du laboratoire M@rsoin et de l'université de Rennes, qui affirmait que le piratage avait augmenté significativement suite à la promulgation de la loi Hadopi. Selon les conclusions des chercheurs, le nombre des utilisateurs des techniques de piratage ignorées par l'Hadopi a nettement progressé, délaissant les réseaux peer-to-peer classiques.



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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 10:24

Vur Qobuz :

Selon l’association de l’industrie musicale allemande, les ventes de CD de musique classique ont augmenté en 2009.


L’industrie du disque ne croule plus, depuis bien longtemps, sous les bonnes nouvelles alors… Selon BVMI, l’association de l’industrie musicale allemande, la musique classique serait le grand vainqueur de 2009. En volume comme en revenue, la croissance aurait même deux chiffres.

De plus, de nombreux anniversaires de naissances et de morts de grands compositeurs comme Haendel Haydn et Mendelssohn ont augmenté de 15% (de 53.874 à 61.963) le nombre de références disponibles sur le marché allemand.

Le BVMI n’a pas encore détaillé ses chiffres – l’annonce est prévue fin mars – mais a déjà annoncé une hausse de 10% du revenu en ventes classiques, de 108 millions d’euros à 119 millions d’euro.

Les ventes de CD classique qui étaient de 12,6 millions en 2008 auraient atteint 14,7 millions unités en 2009. Le meilleur score de cette catégorie musicale depuis 2003 !

Stefan Michalk, un des directeurs du BVMI, a même ajouté que de plus en plus de jeunes achetaient de la Musique classique. En 2009, la tranche des acheteurs allemands de musique classique âgés de 10 à 19 ans a augmenté de 1,3%, celle des 20 – 29 ans grossissant entre 2,7% et 4,7%. Michalk d’ajouter que des artistes comme le violoniste David Garrett « transcende les catégories musicales et ouvrent le public jeune à la Musique classique. »

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 09:36

 

Vu sur Qobuz :
Par Marc Zisman 

 

Selon une étude, le poids du spectacle vivant est devenu quasiment équivalent à celui du disque et de la vidéo dans les revenus perçus par la Sacem.


Selon une étude publiée à l’occasion du Printemps de Bourges et repris par l’AFP, si les ventes de musique enregistrée chutent, le spectacle vivant prospère et son poids est devenu quasiment équivalent à celui du disque et de la vidéo dans les revenus perçus par la Sacem, l’organisme chargé de percevoir et de répartir les droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique sur les ventes de disques ainsi que lorsque leur musique est diffusée à la radio, dans des lieux publics, lors de concerts...

Entre 2003 et 2009, la part du spectacle vivant dans les droits d’auteur perçus par la Sacem est passée de 7% à plus de 10%, soit plus de 78 millions d’euros ! A titre de comparaison, la part du disque et de la vidéo est de 12%, selon cette étude. Cette progression est notamment due à une hausse de 23% du nombre de concerts, tournées et autres festivals, note la Sacem, qui a recensé en 2009 plus de 150.000 séances de spectacle en France, allant du spectacle associatif de petite taille au concert événement au Stade de France.

Cependant, le secteur reste très fortement concentré. Ainsi les tournées, qui comptent les spectacles les plus importants, représentent seulement 3 à 4% des séances chaque année mais 30 à 40% des revenus du secteur. Et les 20 tournées les plus importantes en 2009 ont représenté à elles seules un quart des droits perçus pour l’ensemble du spectacle vivant. Le top 10 réunit par ordre décroissant : Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Cléopâtre, U2, Age tendre et tête de bois, Mozart l’opéra rock, Franck Dubosc, Bénabar, Tryo et Indochine.

Du coup, l’évolution des droits perçus par la Sacem pour le spectacle vivant dépend fortement des aléas touchant ce type de spectacles. « Il suffit de l’annulation de quelques dates d’un artiste connu pour que les résultats de l’année changent du tout au tout », note Claire Giraudin, responsable des études à la Sacem.

L’évolution du top 20 depuis sept ans fait apparaître la montée en puissance des comédies musicales, mais également des « spectacles nostalgie », comme RFM Party 80, Age tendre et tête de bois, note Claire Giraudin, qui souligne « l’absence de répertoires ou artistes en développement dans ce classement ». En dehors des grandes tournées, les revenus sont atomisés. Et dans le secteur associatif, qui inclut une grande part de festivals, la redevance moyenne de droits d’auteur se situe ainsi autour de 260 euros par séance.

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 09:25

Interview de Emilie Da Lage, chercheuse en communication à l'Université de Lille III, qui analyse la crise actuelle du disque :

 

 

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 09:19

 

Vu sur sur le site l'argent de la musique :

 

Dans son bilan de 2010, la Société des artistes, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) montre une stabilité des revenus en 2009, mais qui masquerait des disparités importantes.

De 2003 à 2009, les perceptions de la Sacem restent stables. Celle-ci comprend un nombre total de 130 000 sociétaires (38 millions d’œuvres). La perception totale de la société en 2009 est estimée à 763,5 M€. Cette année a connu une évolution : 4400 auteurs compositeurs et 220 éditeurs nouveaux.


© Sacem 2010

 Pour la structuration des perceptions, le poste radios et télévisions est toujours le principal. Les droits généraux (concerts, spectacles, discothèques, sonorisation…) arrivent en deuxième position.

© Sacem 2010

Phono Vidéo (CD+DVD)
En 2009, les perceptions Phono Vidéo représentent 12% du total. Sur le phono seul, les perceptions ont enregistré une baisse de 56% depuis 2002, soit une perte cumulée de 321 M€.

D’après le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), l’année 2009 a été marquée par un net ralentissement de la chute du marché de la musique.

En 2009, le marché de gros de la musique enregistrée a représenté 587,8 millions d’euros, contre 607.2 millions d’euros en 2008 soit une baisse de 3.2 % par rapport à 2008 (contre ‐15% en 2008).
• le marché physique : 512 millions d’euros, en baisse de 3.4 % (contre ‐19,5 % en 2008).
• le marché numérique : 75,8 millions d’euros, en baisse de 1.9 %.

© Snep 2010

Le chiffre d’affaires numérique 2009 est en pleine mutation : hausse du téléchargement Internet (+56 %), baisse des sites de téléphonie mobile (‐41 %) et fort développement des revenus du streaming qui ont plus que doublé.
Par ailleurs, le net ralentissement de la baisse du marché en 2009 est le résultat d’une double évolution :
• une baisse de 17,8% sur le premier semestre 2008,
• une hausse de 9,2 % sur le second semestre 2009.

© Snep 2010

Télévision
Le volume total d’œuvres musicales diffusées sur les grandes chaînes hertziennes reste stable. Mais la diffusion globale de chansons françaises et étrangères (variété instrumentale ou chantée avec présence visuelle de l’interprète) diminue sur toutes les chaînes, ce qui représente -32% entre 2000 et 2008.
La diffusion en prime-time de chansons françaises et étrangères diminue dans des proportions plus importantes encore : -50% entre 2000 et 2008.

Internet
La chute des revenus sur les CD se poursuit, mais Internet peine à générer des revenus significatifs.
• Si l’on prend l’intégralité des perceptions multimédias, elles s’élèvent à 9,3 M€ en 2009
(pour 8,6 M€ en 2008) (modification 24 février 2010).
• Les droits encaissés par la Sacem sur la musique sur Internet (téléchargements, streaming, hors illustration sonore de sites)+ téléphonie mobile ont été de 6,5 millions d’€ en 2009, soit moins de 1% du total des perceptions.
• Le taux de substitution s’établit à 10,5% seulement sur des perceptions phonos qui ont baissé de 56% depuis 2002.

Les droits généraux (concerts, spectacles, discothèques, sonorisation…)
Les droits généraux représentent 34% des perceptions, la bonne santé du spectacle vivant est très aléatoire et reflète une forte concentration du secteur. Ainsi, les 20 tournées les plus importantes génèrent à elles seules 25% du total des droits.
- Pour le spectacle vivant, les 20 tournées les plus importantes génèrent 25% du total des droits encaissés 62% des perceptions « tournées professionnelles ».
- Les tournées professionnelles représentent 40% des revenus du spectacle vivant, soit 30M€.

Anqi Hong et Zakarya Moukine Billah

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 09:42
Vu sur Numerama :
Posté par Julien L. - publié le Mardi 05 Janvier 2010 à 12h16 - posté dans Peer-to-Peer

En Finlande, un label musical a choisi le chantage pour remédier au problème du téléchargement illégal. La maison de disques a annoncé qu'elle ne signerait plus aucun nouvel artiste tant que le gouvernement ne mettre pas un coup d'arrêt au piratage. Alors que toutes les études soulignent que ces fameux pirates sont paradoxalement les principaux consommateurs "légaux" de musique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tentative de chantage pour faire plier la classe politique ou véritable cri d'alarme sur une situation désormais intenable ? La maison de disque finlandaise Lion Music a annoncé sur son site Internet qu'elle ne signerait plus aucun contrat avec de nouveaux talents tant que les politiques n'auront pas mis fin une fois pour toute au piratage. Le téléchargement illégal est en train de tuer la musique, et Torrentfreak rapporte que le label a réussi à obtenir le soutien des artistes produits pour relayer le message.

Dans un message à destination des chanteurs et musiciens en herbe, Lion Music explique "ne plus être en mesure de signer avec de nouveaux artistes. Les démos envoyées ne seront plus examinées. Nous n'allons plus écouter vos fichiers MP3 ou visiter vos sites web et nous n'allons pas davantage répondre à vos questions relatives à la sortie d'un album". Pour le label, "le partage illégal sur Internet est en train de tuer la musique indépendante. Nous sommes navrés de cette situation, mais nous sommes sûrs que vous êtes conscients de ce qui se passe".

"Notre nouvelle politique ne changera pas tant que nos personnalités politiques n'auront pas arrêté tous ces sites P2P. Le partage illégal de fichiers n'est pas seulement une question de voler de l'argent aux majors les plus riches. C'est aussi une menace mortelle de la musique indépendante en empêchant de nombreux grands artistes d'avoir une chance de sortir des albums et de se lancer dans une carrière musicale. Même lorsqu'il s'agit d'un emploi à temps partiel" poursuit le label.

Et d'avertir que "la prochaine fois que vous vous rendrez sur Internet pour télécharger gratuitement un album, pensez s'il-vous-plaît à l'impact que cela engendre sur les artistes - aimeriez-vous qu'on rentre chez vous pour vous voler votre salaire ?".

Pourtant, de nombreuses études contredisent justement ce lien de causalité entre hausse du piratage et chute des ventes musicales. Ce serait même tout l'inverse à en croire de nombreuses études publiées sur ce sujet. Citons ainsi une étude commandée par le gouvernement néerlandais l'année dernière, affirmant que "les effets du partage de fichiers et du téléchargement gratuit seraient globalement positifs pour la société".

De façon générale donc, les téléchargeurs sont aussi les plus gros consommateurs, à la différence des internautes qui ne fréquentent jamais les réseaux de peer-to-peer. Grâce à cette technologie, la bibliothèque musicale d'un passionné augmente considérablement, lui permettant de découvrir des artistes et des styles de tous les horizons, et de soutenir les artistes qui lui ont vraiment plu. De toute façon, si le P2P n'existait pas, une grande majorité n'irait pas pour autant se ruer dans une boutique pour consommer "frénétiquement".

Si les ventes de CD se cassent la figure, ce n'est donc pas tant la faute du piratage que du manque d'anticipation des maison de disque ou de leur frilosité à dématérialiser leurs contenus sur Internet. Légitimement, celles-ci s'inquiétaient de laisser leur musique sans surveillance sur le réseau qui, soi-disant, leur faisait tellement de tort. Or, en faisant le pari malheureux de contrôler la musique à travers les DRM, les fameuses mesures techniques de protection, l'industrie musicale a réussi le tour de force à se plomber encore plus. Car il faut bien le dire, les DRM sont un des principaux échecs technologiques de la décennie passée.

Comme le fait remarquer Torrentfreak, même à supposer que le piratage ait effectivement un effet négatif sur l'industrie musicale, il n'est pas certain que Lion Music améliore une situation probablement difficile en tenant un tel discours, en culpabilisant les fans et en s'aliénant les nouveaux artistes. Sur le terrain politique, les choses s'annoncent plus compliquées avec l'officialisation du Parti pirate finlandais en août dernier, accéléré grâce au succès récent du Parti pirate en Suède et au Parlement européen.

Et pendant ce temps-là, le label Thorny Bleeder Records mise sur le partage de fichiers, en lançant un second album librement téléchargeable, Entitled Thorny 2, où plusieurs artistes canadiens ont participé (lien sur Mininova).

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 09:29
Vu sur Numerama :



Selon une nouvelle étude, les maisons de disques gagneraient davantage d'argent en vendant leur musique moins chère. Une banale application de la loi de l'offre et de la demande.


Tout commerçant cherche à déterminer le prix optimum du bien ou du service qu'il vend. C'est ce qu'on appelle classiquement en économie la loi de l'offre et de la demande. Plus un produit est vendu cher par rapport à son coût de production, plus il rapporte. Mais moins il est demandé. Toute la difficulté est donc pour le commerçant de trouver le meilleur rapport entre le prix qui lui rapporte le plus de bénéfices et le prix qui lui rapporte le plus de clients. Le prix optimum est alors celui dont la marge bénéficiaire multipliée par le nombre de clients donne le bénéfice total le plus élevé.

En fonction des commerces, le prix optimum est plus ou moins facile à déterminer. Un restaurant, par exemple, a énormément de paramètres complexes à prendre en compte. Il est contraint par le nombre de couverts qu'il peut servir sur un nombre restreint de tables, par le nombre de plats que peuvent cuire les fours en cuisine, par le nombre de salariés, par la fluctuation des prix des matières premières au marché, etc., etc. Mais dans l'univers numérique, énormément de contraintes disparaissent. Il n'y a pas de stock à gérer, pas de taille de boutique à déterminer, pas de caissiers à embaucher, ... une fois le produit fini, il peut être cloné et vendu de manière illimitée à un coût marginal très faible. Et pourtant, l'industrie du disque semble agir comme si les contraintes du monde physique existaient encore. Elle se refuse à chercher le prix optimal, en priant (par la force s'il le faut) la demande de rejoindre l'offre.

Pourtant, il serait de leur intérêt de baisser le prix de la musique. Dans une étude récente (.pdf), le professeur d'économie Raghuram Iyengar de l'Ecole Wharton estime ainsi que l'industrie du disque réaliserait ses profits optimums si elle vendait au prix de gros ses morceaux entre 0,30 $ et 0,40$, plutôt qu'environ 0,60 $ actuellement. Si le prix de production des chansons était de zéro centime, le prix optimum serait selon le chercheur de 23 centimes par chanson, pour un prix de vente au consommateur de 54 centimes. En imaginant un coût de production de 15 centimes par chanson, le prix de gros optimal serait de 40 centimes.

Mais la principale découverte de l'étude, qui se base sur le questionnement de 600 consommateurs de musique en ligne, c'est que les systèmes par abonnement séduisent moins, ou en tout cas pas assez pour être plus rentables que les systèmes de paiement au téléchargement. C'est sans doute pour ça qu'Apple n'a jamais proposé d'abonnement sur iTunes, malgré les attentes répétées des consommateurs et même d'une partie de l'industrie.
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