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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 09:23

Vu sur Télérama.fr

SoundCloud est au son ce que YouTube est à la vidéo. Neuf millions d'utilisateurs fréquentent déjà le site. Rencontre à Berlin, avec Alex Ljung, l'un de ses fondateurs.


 

Le jour où la chanteuse Björk s'est inscrite sur son site, Alex Ljung a ressenti « une immense fierté ». A 28 ans, ce Suédois a plusieurs raisons de se réjouir. En 2008, avec son ami Eric Wahlforss, il a créé SoundCloud, une sorte de croisement entre Youtube et Twitter, qui permet de s'échanger non pas des vidéos, mais du son, rien que du son. D'un clic on enregistre, d'un autre on partage avec ses amis, sa famille ou la Terre entière. Depuis un an, les musiciens en ont fait leur site de référence. Ils y mettent leurs nouveautés, s'adressent à leurs fans. SoundCloud est le nouveau My­Space. Pour en goûter la saveur, il faut, comme sur Twitter, suivre ses artistes et labels favoris, devenir un « follo­wer ». Le rappeur 50Cent en compte plus de 120 000, Björk plus de 27 000, la jeune chanteuse suédoise Likke Li 80 000. A chaque nouveauté, les followers sont prévenus.

Dans les locaux berlinois de Sound­Cloud, un loft lumineux dans le quartier très branché de Mitte, l'heure est à la fête. Les résultats sont bons en cette fin d'année 2011. Le mois dernier, SoundCloud a même ouvert son premier bureau aux Etats-Unis. A San Francisco, près de la Silicon Valley, « juste à côté de Google, Facebook... », précise Alex Ljung. Neuf millions d'utilisateurs fréquentent le site. Une goutte d'eau comparée aux 500 millions de Facebook, mais son dernier million, SoundCloud « l'a gagné en trente-six jours », dit Alex Ljung avec un petit sourire. Sur le dos de son blouson, il a fait imprimer le logo de son entreprise. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook a lancé la mode dans le milieu.

SoundCloud a deux atouts majeurs : le dialogue et la simplicité. Brodinski, 24 ans, 4 796 followers, DJ vedette de la scène électro française, en est très satisfait, même s'il regrette parfois « la fantaisie de MySpace et ses pages décorées comme des sapins de Noël ». Ici, le sérieux règne en apparence. Trois couleurs : blanc, orange, bleu ciel, et un lecteur qui ressemble à un outil de professionnel. On l'appelle la « waveform » - en français, un spectre audio. Il aurait pu rebuter, il a conquis Internet par son évidence. « Même ma grand-mère a compris comment il marchait », plaisante Brodinski. Il vient de lancer son label Bromance grâce à Soundcloud. Les titres ont été envoyés, en lecture privée, aux médias, qui lui ont répondu directement. Car tout au long de cette waveform, on peut laisser des commentaires, des messages enthousiastes (« whaou », « génial », rien de philosophique donc…) collés façon post-it numérique.



L'ensemble, fascinant à regarder, peut se partager, s'envoyer par e-mail, Twitter, s'intégrer à une page Facebook, un blog, un site... Bref, SoundCloud répond aux exigences modernes de la musique en ligne, explique Emile Shahidi, du label indépendant Sound Pellegrino, 3 823 followers : « L'outil est souple, performant, sans pub, et fréquenté par une communauté active, des blogueurs, des producteurs. Une frange underground et avant-gardiste du métier. » « Aujourd'hui, ajoute-t-il, pour un label comme le nôtre, ce serait presque une faute professionnelle de ne pas y être. »

Devant un tel succès, la concurrence arrive. Elle s'appelle Official FM, Mixcloud, et propose peu ou prou la même chose... Alex Ljung feint de ne pas connaître, se dit flatté. Lui cherche déjà à convaincre d'autres clients, les médias notamment. Depuis novembre 2011, The Economist met ses podcasts en ligne (Babbage), Vanity Fair a rejoint le « cloud ». Mais Alex Ljung veut voir plus loin, plus haut et entend faire de SoundCloud « la mémoire sonore du monde ». Pour cela, il compte sur son application pour smartphone. Autour d'elle, une myriade d'applications sœurs sont nées, un vrai laboratoire de création sonore, que SoundCloud cultive dans sa section réservée aux développeurs. « Je voudrais que l'on puisse trouver sur SoundCloud les discours qui marqueront l'histoire, les premiers mots des enfants qu'on envoie aux grands-parents, le bruit d'un voyage. Mon rêve serait de faire du son un souvenir à l'égal des photos. »

 

Quelques pistes à suivre sur Soundcloud
Le site réuni une foule d'artistes plus undergrounds que populaires, mais la musique de demain s'y trouve à coup sûr. Surtout, il faut y chercher de l'inédit, des formats différents, des mixes, des compilations.

Ainsi, Yacht, duo très branché du New York électro propose-t-il régulièrement des remixes de ses morceaux, improvise une mini émission de radio depuis les coulisses d'une émission de télé pour enfants.

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Chez Subpop (label historique de Nirvana, aujourd'hui de Shabazz Palaces entre autres) on opte pour le don et l'hyperactivité. Le label propose depuis 2008 une sélection de morceaux à emporter. On y découvre en ce moment leur prochain rappeur vedette, Spoep Mathambo.



Björk
parle à ses fans. Lors du lancement de son dernier album, Biophilia, elle a posté des messages d'explications de son projet, il faut le dire, assez complexe.


En France, le label Sound Pelligrino propose une incroyable sélection pop-electro-rap dans ses podcasts hebdomadaires et des extraits de ses maxis.

Et vous, qui suivez vous ?

 

 

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