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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 10:51
Vu sur : http://degasne.over-blog.com

Grand gagnant des cadeaux de Noël de l’année dernière, l’instrument a confirmé cet été son statut d’outsider sur les plages, non loin des saucisses sur le feu et des surfeurs bodybuildés. Un engouement qui n’a pas attendu l’arrivée de Julien Doré pour prendre de l’ampleur.


Instrument traditionnel à cordes pincées des îles Hawaï, le ukulélé est une adaptation du cavaquinho portugais (une petite guitare répandue au Brésil et arrivée avec les immigrants de l’île de Madère en 1879 pour récolter la canne à sucre). Il n’est alors utilisé que dans les orchestres classiques hawaïens, bien avant que divers courants musicaux ne le reprennent à leur compte, du jazz en passant par la chanson populaire. L’instrument est en effet à la mode dans la première partie du XXème siècle en raison de sa dimension humoristique et/ou exotique. Il existe aujourd’hui différents types de ukulélé : le hawaïen standard en forme d’ananas, celui à résonateur (amplification), celui électrique, sa version banjo et enfin celui polynésien (instrument essentiellement rythmique).

C’est le cinéma qui porta l’instrument à la connaissance du grand public au milieu du siècle : Olivier Hardy dans Sons of the Desert (1933), Marilyn Monroe dans Certains l’Aiment Chaud (1959) et Elvis Presley dans Blue Hawaii (1961). Tous y jouent réellement du ukulélé. Les milieux étudiants américains tombent alors amoureux de cet instrument qui évoque autant les chemises à fleurs que les vacances version vahiné. Au Royaume-Uni, c’est l’acteur et musicien George Formby qui favorise cette médiatisation pendant la Seconde Guerre Mondiale, en participant à des concerts de soutien aux troupes du Débarquement. Puis, virent les précurseurs Cliff Edwards, Israel Kamakawiwo’ole et Gabby Pahinui, tandis qu’en France, c’est le Ukulélé Club de Paris qui en posent les premières pierres fondatrices. Depuis, nombre d’artistes sont tombés sous son charme, de George Harrison (The Beatles), à Jimi Hendrix ou encore Neil Young. Même Woody Allen dans La Rose Pourpre du Caire (1985) et le dessin animé de Disney Lilo & Stitch (2002) en reprennent le cliché exotique.

C’est surtout l’année dernière que le ukulélé a connue un regain extraordinaire de popularité. Exit les clichés festifs, l’instrument fait ce coup-ci son retour grâce à son prix bon marché, sa polyvalence dans les registres musicaux et son statut d’instrument « oublié ». Ainsi, les clins d’œil se multiplient : Julien Doré justement, Paul McCartney, Mareva Galanter, Thomas Fersen, Yael Naim, Eddie Vedder (Pearl Jam), Mathias Malzieu (Dionysos), ou encore les traditionnels anti-folk Devendra Banhart et Herman Düne. Le Divan du Monde a même organisé le Paris Uke Fest, accueillant en mai dernier les futures égéries de la scène underground française et outre-atlantique. C’est dire.

Après les artistes, le public
Mais plus qu’un mimétisme musical - chaque artiste succombant tour à tour au charme du ukulélé -, l’instrument apporte un vent de fraîcheur bienvenu parmi les productions radiophoniques ultra léchées. Cet enthousiasme s’explique tout d’abord par cette envie collégiale de mélodies légères, naturelles et spontanées. Un renouveau issu des fondements punk, dans sa version la plus acoustique et loin de toute agitation médiatique. Une sorte de musique bio alternative aux propriétés déstressantes, qui oscille entre le mouvement bobo et celui de métropolitains dissidents. Un retour aux sources.

L’occasion également de se réapproprier certains titres en les revisitant de façon humoristique. Idéal pour un apprentissage rapide du fait de ses 4 cordes et de sa petite taille, le phénomène s’empare désormais du public, comme c’est souvent le cas, avec un certain décalage. Et les nombreux sites ou forums d’aide sur Internet laissent croire que chacun en possède un exemplaire. Profitant du relais des plateformes d’échanges vidéo, les parodies sont même en phase de battre celles habituelles du monde du jeu vidéo (thème de Tetris, Mario). Citons pour simple exemple l’irrésistible « Smells Like Teen Spirits » ou « The Good, the Bad and the Ugly » par le Ukulele Orchestra of Great Britain.

La ukulélé mania répond par la même occasion à la génération bootlegs et ses versions alternatives font le bonheur d’illustrateurs sonores comme Dj Zebra ou d’une Béatrice Ardisson (Paris Dernière). Parfait pour redonner une seconde vie à certains standards oubliés. Enfin, c’est l’effet inimitable que offre visuellement l’instrument qui séduit un plus grand nombre : un musicien au corps soudainement surdimensionné qui donne au ukulélé des airs attendrissants de jouets pour enfants. Illusion d’optique garantie.

A quand la réintégration du triangle ?
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commentaires

E
<br /> Purée ! j'suis pas encore réveillé moi<br /> on va dire que j'ai voulu faire un effet de style humoristique... sinon je peux proposer la mandoline aussi<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Vous débuter ? Venez emprunter une méthode de Ukulele à la Maison des Savoirs à Agde !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Ouh la vilaine faute d'aurtograffe ! Cédric<br /> <br /> <br />